Qu’as-tu fait de la vigne du Seigneur ?

Dans la parabole que Jésus nous donne d’entendre, on ressent toute l’amère douleur de Dieu : «Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu…» écrit
St Jean dans le prologue de son évangile. Beaucoup dans ce petit peuple choisi et préparé pour accueillir le Messie n’ont pas su ou voulu le reconnaître. Jésus lui-même ne pourra s’empêcher de pleurer sur le sort de Jérusalem qui n’a pas accueilli Celui qui voulait lui donner la paix.

Je me pose souvent la question … de quel côté aurais-je été en ce temps-là ? Je ne sais pas. Mais aujourd’hui, au fond, la même histoire se rejoue. La vigne, c’est à la fois l’Eglise, le monde, notre vie, notre âme. Dieu nous a fait confiance en nous appelant à la vie, en nous confiant l’Eglise, en nous confiant ce monde. Dieu vient nous visiter. Dieu veut que nous portions du fruit, que nous vivions pleinement cette vie qu’Il nous a donnée. Et nous refusons parfois de Lui reconnaître ce droit de regard. Nous voudrions nous émanciper, vivre sans Lui. Le monde voudrait oublier qu’il a tout reçu. Il voudrait oublier qu’il y a un Maître de la vigne à qui il faudra rendre des comptes. Un Maître pour qui cette vigne est précieuse.

Ce Maître est patient. Mais Il est aussi juste.

Ce Maître est persévérant. Mais Il n’est ni mou, ni naïf ni dupe.

Ce Maître est miséricordieux. Mais Il n’est pas « bonasse ».

Que nous puissions prendre au sérieux notre mission dans cette vigne. Que chacun comprenne qu’il est attendu. Que les larmes de Jésus et la persévérance du Père nous sortent de toute indifférence, légèreté, insouciance. Notre vie, notre monde, notre âme ont trop de prix à ses yeux pour que nous puissions ne pas être au rendez-vous…

Abbé GROSJEAN+

Edito du 8 octobre 2017