Sagesse ou insouciance ?

« Ne vous faites pas de souci pour demain » nous dit tranquillement Jésus… Quel père de famille, quelle mère de famille, quel curé de paroisse, quel salarié ou chef d’entreprise, quel lycéen ou collégien… lequel d’entre nous peut entendre ces mots sans être étonné, voire réticent ! Qui n’a aucun souci pour l’avenir ? Qui réussit à ne jamais s’inquiéter, pour soi ou pour les autres ? Jésus est-il hors-sol ou déconnecté à ce point de notre quotidien ?

Jésus n’est pas inconscient. Que veut-il donc nous inviter à faire ? Il s’agit en fait de purifier notre inquiétude, de la discerner. Nous avons encore bien souvent le désir d’une maîtrise absolue de notre vie, et du coup l’angoisse de l’imprévu, de tout ce que nous ne maîtrisons pas. S’inquiéter sur ce qui ne dépend pas de nous n’est pas constructif : nous n’avons pas de prise dessus. C’est là qu’il nous faut apprendre à entrer dans la confiance. S’appliquer à ce que Dieu attend de nous aujourd’hui, en comptant sur les grâces qu’Il nous donne pour aujourd’hui, est la meilleure façon de préparer demain. Il y a des soucis légitimes, qui appellent à l’action aujourd’hui. Il y a des soucis qu’il me faut déposer, car je n’ai pas encore les grâces pour les affronter ou cela dépasse ma capacité d’action. C’est donc à Dieu de prendre le relais. Voilà la sagesse véritable : entrer dans une authentique coopération avec Dieu. Le reconnaître comme le Maître de ma vie, et lui faire confiance.

Abbé GROSJEAN+

Edito du 26 février 2017