Les éditos du Curé

La brebis perdue

Elle s’était pourtant mise dans le pétrin toute seule, cette brebis… Ne pouvait-elle pas rester avec les autres ? N’aurait-on pas compris qu’on se contente de mener les 99 autres à bon port ? C’est sans compter sur la Miséricorde du Bon Pasteur…

Dieu a un cœur de Père. Et tant qu’un seul de ses enfants sera en danger, Il ne voudra pas renoncer. Il a envoyé son Fils unique nous sauver, nous ramener à Lui. Un par un « Je veux que tous soient sauvés ». N’est-ce pas là une des plus émouvantes illustrations de la Miséricorde de Dieu ? Sa persévérance à nous accompagner, à nous relever, à nous aimer est inouïe. Saint Paul lui même ne peut taire son action de grâce : il est bouleversé devant le Christ Jésus qui lui a pardonné, lui le persécuteur. Il n’en revient pas lui-même…

En aucun cas cette miséricorde relativise la gravité du péché. Elle refuse simplement d’enfermer le pécheur dans son péché. Elle renonce à réduire le pécheur à son péché. Elle ne s’impose pas non plus, mais se propose. Prions pour que nous ayons l’humilité et la simplicité de nous laisser aimer, de nous laisser ramener, de nous laisser relever. C’est la plus belle consolation que nous pouvons offrir à Dieu : à chaque fois que nous accueillons le pardon de Dieu, c’est en effet, nous apprend l’évangile, une joie immense au Ciel !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Demander la Sagesse

La Sagesse n’est pas d’abord la qualité d’un enfant qui ne fait pas de bêtises, se tient bien à table, et fait ses devoirs… La Sagesse dont il est question dans les textes de l’Ecriture est un don de Dieu, un des sept dons du Saint Esprit. La Sagesse nous est donnée pour comprendre toute chose avec le regard de Dieu. Il s’agit non seulement de le découvrir à travers la Création, en comprenant qu’elle nous parle de Dieu, mais aussi à travers les évènements de notre vie. Dieu agit dans nos vies, Il nous laisse des signes de sa présence. La Sagesse nous aide à considérer notre vie dans cette perspective du plan de Dieu, à en comprendre le sens profond, la direction : je suis fait pour aimer et voir Dieu. Parce que j’ai été aimé et sauvé par Lui. Et cet amour m’entraîne à aimer et servir mon prochain. Demander la Sagesse nous permet de construire notre vie en fonction de cette vérité essentielle. Au seuil d’une nouvelle année scolaire, c’est le don par excellence à demander.

A la suite du Pape François, nous demandons aussi cette Sagesse pour tous ceux qui sont impliqués dans le conflit syrien, et pour nos gouvernants : Qu’ils entendent cet avertissement du Saint Père : « Sur nos actions il y a un jugement de Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels on ne peut pas échapper ! » et trouvent la force de rechercher la Paix.                          
Père Pierre-Hervé Grosjean +

REPARTIR DU CHRIST

Ces deux mois d’été ont pu être l’occasion pour beaucoup d’entre vous, je l’espère, de se reposer et de prendre un peu de temps pour Dieu, pour les autres, pour soi… Nous voilà en tout cas au seuil d’une nouvelle année scolaire. C’est un moment fort, y compris au niveau spirituel : arriver dans une nouvelle ville, une nouvelle paroisse ou un nouvel établissement scolaire, commencer un nouveau travail… il n’est pas rare que tel ou tel dans la famille, voire que toute la famille, ait à franchir de nouvelles étapes en ce mois de septembre. Quoiqu’il en soit, la rentrée est une bonne occasion pour prendre quelques résolutions. Simples et concrètes. Pas trop nombreuses ! Et accessibles… En se promettant de persévérer. L’une d’elle – la première – concernera notre relation à Jésus. Commençons par Lui. S’il est à la bonne place dans notre vie, tout le reste sera dans le bon ordre. Par Lui, avec Lui, en Lui… voilà une belle façon de vivre la rentrée !

Bienvenue aux nouveaux paroissiens ! Chacun de nous aura à cœur de les accueillir fraternellement : qu’ils puissent sans tarder se sentir membres de la famille paroissiale à part entière !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Des vacances pour prendre le temps !

Beaucoup d’entre nous vont avoir la chance de vivre quelques jours, quelques semaines de vacances. Qu’on parte de chez soi ou qu’on y reste, ce temps est particulier. Pour le vivre chrétiennement, je vous propose de réfléchir à la façon dont ces vacances seront l’occasion de :

–          prendre du temps pour soi : il n’est pas toujours évident d’accepter de se poser réellement. Et de reconnaître qu’on a besoin de prendre soin de soi. Ce n’est pas de l’égoïsme. Même et surtout quand on est père ou mère de famille. Les premiers bénéficiaires en effet seront ceux qui vous sont confiés.

–          prendre du temps pour les autres : en particulier, pour avoir des temps personnels avec chaque membre de la famille, chaque enfant, avec son conjoint aussi. Le rythme du quotidien pendant l’année ne permet pas toujours cette gratuité.

–          prendre du temps pour Dieu : alors qu’on a plus de temps, Dieu est souvent le premier « mis en vacances » ! Changement de lieu, de rythme de vie… il faut se recréer des repères. Là aussi, profitez des vacances pour prendre des temps de gratuité avec le Seigneur. Redécouvrez le silence, la méditation, la lecture qui nourrit l’âme et le cœur !

Bonnes vacances à chacun. Restons unis dans la prière, au delà des kilomètres !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Prêtres

Ils seront huit ce dimanche à 15H30. Huit hommes, encore jeunes, pleins de talents. La logique du monde aurait voulu qu’ils fassent le contraire de ce qu’ils vont faire… Ils vont pourtant le faire ! Ils vont s’allonger de tout leur long, sur le sol en pierre de la cathédrale.        A l’endroit même où tant d’autres, avant eux, se sont donnés totalement à Dieu, à l’Eglise, aux autres. La litanie des saints va s’élever, chantée par une foule immense. Ils vont repenser au chemin parcouru jusqu’à ce « oui. » A tout ce qu’ils ont reçu de leurs parents, de leur famille, de leurs amis. Aux prêtres rencontrés, qui ont pu leur témoigner de la joie de servir et d’aimer. Ils vont se confier, une dernière fois, à la miséricorde de Dieu et à la prière de l’Eglise. Ils se savent pas meilleurs que les autres, et comme tous, fragiles. Mais ils ont été choisis. Le Bon Dieu doit bien savoir ce qu’Il fait… Alors se relevant, ils choisissent de tout donner. Définitivement. L’évêque s’avance et lentement leur impose les mains. Ils sont désormais prêtres pour l’Eternité. Prêtres pour vous.  Pour tous.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Vie d’une paroisse

Cette journée paroissiale est l’occasion pour nous tous de rendre grâce pour notre paroisse. Il ne s’agit pas de jouer aux orgueilleux, ni de distribuer les bons points, mais de prendre conscience de la chance que nous avons, vous et moi. Je crois que nous vivons au cœur de notre paroisse ce que Saint Paul explique aux Galates : « tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ ». Notre communauté paroissiale est vraiment diverse, l’assemblée du dimanche le reflète bien. Cela nous rappelle que l’Eglise est « catholique » c’est à dire « universelle ». En même temps, nous faisons l’expérience d’une vraie unité. J’ai la joie comme curé de guider une communauté qui ne perd pas son temps dans les divisions ou les conflits, mais qui se réjouit de se rassembler autour d’un même désir d’avancer avec le Christ. Tout cela doit bien sûr être cultivé, nourri dans une vie de prière toujours plus fidèle, dans une vie de charité toujours plus active, dans un climat d’amitié fraternel à faire grandir. Nous pouvons encore mieux faire ! Que notre paroisse soit toujours plus une famille, au sein de laquelle chacun se sent reconnu, aimé, et encouragé à suivre le Christ …

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Bienheureux les grands pécheurs… pardonnés !

 

Simon le pharisien se souviendra longtemps de cette leçon d’amour… Lui qui croyait être un homme bien parce qu’il recevait Jésus chez lui. Forcément cette femme de mauvaise vie – comme on dit avec pudeur – qui arrive en pleurs, et s’accroche à Jésus, bouscule un peu le bon déroulé du dîner. Mais que Jésus la donne en exemple, pour regretter la tiédeur de son hôte … là, ce fut sans doute plus difficile à encaisser.

Soyons clairs : Jésus aime autant l’un que l’autre. Il nous aime chacun, de façon inconditionnelle et infinie. Mais Jésus se plaint de ne pas sentir, derrière la rectitude morale de Simon, un amour ardent. Peut être parce que Simon n’a pas conscience de ce qu’il a reçu, de ce qu’il doit au Seigneur. Lui aussi est un pécheur pardonné et aimé. Le reconnaît-il ? Cette femme aux péchés si visibles que nul ne pouvait les ignorer, surtout pas elle, savait tout ce qu’elle devait du coup à la miséricorde de Dieu. Elle était pour toujours reconnaissante à Jésus, qui avait su voir sa soif d’aimer, au delà de ses misères.

Que nos péchés soient visibles ou pas aux yeux des hommes, nous avons tous en commun d’avoir besoin d’être sauvés, pardonnés, et aimés. Bienheureux ceux qui le reconnaissent et savent en tirer un plus grand amour pour Jésus…

 

Père Pierre-Hervé Grosjean +

PRIERE, PARDON, PARTAGE

 

Nous prions plus spécialement, au cours de la messe de ce dimanche, pour les couples qui fêtent un anniversaire de mariage. C’est l’occasion de rendre grâce bien sûr !  Mais aussi de se confier plus que jamais au Seigneur. Si la vie nous apprend au moins une chose, c’est que nous sommes fragiles, exposés aux tempêtes, et que la fidélité que nous voulons vivre n’est jamais acquise une fois pour toute. Nous avons besoin de la nourrir, de la fortifier à la fois par nos efforts, mais aussi en laissant Dieu nous en rendre capables.

 

Je vous propose une triple résolution, à reprendre sans cesse, et qui porte du fruit :

 

–          Prière : prendre ne serait-ce qu’une minute en couple pour prier chaque soir le Seigneur, et lui confier votre couple.

–          Pardon : décider de ne jamais s’endormir sans avoir demandé pardon à son conjoint si cela était nécessaire.

–          Partage : cultiver la joie du don, la capacité d’émerveillement devant l’amour donné de son conjoint. Savoir ou apprendre à le dire, et à se dire « merci ».

 

N’oublions pas de prier aussi pour tous les couples qui peinent, et ceux qui sont séparés. Que le Seigneur soit leur force et leur réconfort !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

« Ceci est mon corps »

Voici la parole du Christ, portant le pain entre ses mains. C’est une parole dite pour la première fois il y a près de 2000 ans, au soir du Jeudi Saint. C’est la même parole redite par le Christ, utilisant la voix et les mains du prêtre, à chaque messe depuis ce soir là. Et à chaque messe, se réalise le même miracle, le grand mystère : le Ciel et la terre se rejoignent, le sacrifice de la Croix est réactualisé, Jésus se donne pour nous, Il se rend présent. Il est là.

 

« Et moi, je serai avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps » avait promis Jésus. Cette promesse est réalisée. Pas symboliquement. Pas seulement spirituellement. Mais réellement. Concrètement. Au cœur de la ville, dans le chœur de cette église, dans ce tabernacle qui m’attend, la petite flamme rouge m’indique qu’Il est là. Pour moi. Dans ce bel ostensoir, Il se donne à contempler, et me regarde longuement. Entre les mains du prêtre, Il se rend présent, et se laisse recevoir.

 

En rendant grâce pour les enfants qui vont communier au Corps du Christ pour la première fois, renouvelons tous notre foi en la Présence réelle du Christ en son eucharistie, et prenons le temps de le visiter, de le recevoir, de l’adorer.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Professer sa foi

De nombreux jeunes vont ces jours-ci professer publiquement leur foi au cours de la messe.
Nous le faisons, de façon moins solennelle, chaque dimanche, en récitant le credo.
Tout cela nous amène à :

 

–          rendre grâce pour cette foi que nous avons reçue. C’est d’abord un don de Dieu, qui s’est
révélé à nous, et nous a rendu capables de croire, de nous ouvrir à sa Présence. C’est aussi un don
de l’Eglise, qui nous enseigne la foi véritable et nous transmet la Parole de Dieu. C’est enfin un don
des générations passées, qui ont été fidèles à transmettre ce trésor de la foi pour qu’il nous parvienne.

 

–          Prendre conscience de la nécessité d’approfondir sa foi. Il s’agit de la nourrir par les sacrements
et la prière, mais aussi de la charpenter et de lui permettre de se déployer, par l’étude et par la
formation continue. Celle-ci ne peut se réduire à l’écoute même attentive du sermon dominical !
Il faut se remettre à lire…

 

–          Comprendre combien cette foi nous engage. Elle est un choix à poser chaque jour avec
persévérance, au delà du ressenti. Elle nous rend responsables, vis à vis des générations à venir.
Notre fidélité permettra la leur. Elle doit s’incarner dans un amour en actes du Seigneur et de
nos frères. Une foi qui n’agit pas, dit St Jacques dans sa lettre, est une foi morte.

 

« Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Notre foi, parfois tremblante, parfois forte,
parfois mêlée de doute ou fragile, parfois lumineuse et rayonnante, notre foi est précieuse au
cœur de Dieu !

Père Pierre-Hervé Grosjean +