Les éditos du Curé

Pentecôte : Et vous, quel don du Saint-Esprit demanderez-vous ?

Beaucoup de chrétiens n’ont pas l’habitude de prier l’Esprit Saint comme une personne de la Trinité. Nous restons souvent un peu évasifs quand on nous demande de l’évoquer. Pourtant, si Jésus nous a annoncé et promis sa venue, c’est bien que son action est indispensable.

 

Nous sommes enfants du Père. Jésus est venu nous le révéler, et nous réconcilier avec le Père. Mais pour comprendre cela, et pour nous rendre capables de vivre en enfant de Dieu, l’Esprit Saint nous est donné.

 

L’Eglise nous enseigne les 7 dons du Saint Esprit. Pourquoi ne pas prendre le temps, et de les réapprendre, et de méditer sur celui ou ceux dont nous avons aujourd’hui le plus besoin ? Cela nous permettrait de discerner combien l’action du Saint Esprit peut être concrète dans notre vie quotidienne, si nous y sommes dociles.

 

Don de Sagesse, de Science, de Conseil, d’Intelligence, de Force, de Crainte (amoureuse !) de Dieu, de Piété : je vous laisse les redécouvrir et les demander, à la suite des Apôtres, pour toujours mieux vivre en enfants de Dieu.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

« La charité pour tous » : notre identité.

« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Ce commandement du Seigneur, livré au cœur de son « testament » du jeudi saint, vient éclairer notre façon de vivre ces instants troublés. Notre pays est aujourd’hui bien loin d’être apaisé. Il est même profondément divisé. Et cela ne semble pas devoir s’arranger. La crise sociale et économique est profonde. La crise du sens et des valeurs l’est encore plus.

Face à cela, quelle est l’attitude juste pour le chrétien ? Il doit résister à mon avis à deux tentations : se désintéresser de ce monde, considérant que « tout est foutu ». C’est la tentation de l’exil, non pas en Belgique ( !), mais dans une mentalité de ghetto, de citadelle assiégée, au fond, de découragement. L’autre tentation pour le chrétien serait de se jeter dans la bataille en oubliant qui il est : il ne peut livrer bataille sans discernement sur les moyens employés, ni sur les intentions qui l’animent. Il reste chrétien jusqu’au bout.

Quel sera le critère principal ? A quoi reconnaît-on le chrétien ? La charité. Si celle-ci demeure, vis à vis de tous, c’est bon signe ! On ne lutte pas contre des personnes, mais contre des idéologies. Le Christ, y compris dans sa Passion, n’a jamais cessé d’aimer. Jusqu’à aimer ceux qui l’assassinaient. « Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font… ». Cette charité n’empêche pas l’action, elle l’anime, lui donne une âme, et l’accompagne. C’est dans les temps de trouble, que ce commandement prend toute sa force et sa beauté. Et particulièrement ce « comme » si exigeant… mais source de toute victoire durable !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Le Bon Pasteur

L’Eglise nous invite à méditer la figure du Bon Pasteur.

 

Modèle pour tout chef de famille, chef scout, tout gouvernant, toute autorité, tout supérieur à qui d’autres ont été confiés. Apprendre à connaître ceux dont on a la charge pour les aimer. Les aimer pour les conduire. On a besoin de se sentir reconnu pour suivre celui qui tient le cap. Comment ne pas comprendre qu’au-delà même du projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe, c’est le déni, le mépris de nos gouvernants, la violence que porte ce déni, qui nourrit notre incompréhension et aujourd’hui, je le dis, notre colère.

 

Modèle pour tout prêtre aussi et surtout, appelé à être l’icône de ce Bon Pasteur pour ses paroissiens, et ceux qui lui sont confiés, tout en restant lui même une brebis de ce Bon Pasteur. Au cœur du prêtre : ce souci de la vie éternelle, du salut des âmes. « Mes brebis, je leur donne la Vie éternelle » dit Jésus. Le prêtre voudrait tellement qu’aucune ne passe à côté de ce don de Dieu, qu’il offre sa vie et se consacre à cette mission. Du baptistère à la tombe, il accompagne, encourage, relève, bénit, consacre, nourrit et fait grandir les brebis. A la suite du Bon Pasteur, il donne sa vie pour qu’elles aient la Vie. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie. Je peux vous dire aussi aujourd’hui qu’il n’y a pas de plus grande joie non plus ! Heureux plus que jamais d’être prêtre pour vous… et plein d’espérance que d’autres se lèvent et se donnent à leur tour !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Pierre, m’aimes-tu ?

Ce dialogue avec Pierre nous révèle toute la Miséricorde de Jésus.
Non seulement le Christ n’enfonce pas son apôtre qui pourtant l’a renié. Non seulement Il ne le condamne pas. Mais Il lui a même déjà pardonné, dans cet échange de regard si douloureux après le chant du coq. Là, Il lui offre de réparer son triple reniement par un triple acte d’amour. Car on ne répare le mal qu’on a fait qu’en aimant encore plus. Il va encore plus loin : Jésus confirme Pierre dans sa vocation : Il le re-choisit comme chef des apôtres, gardien de ses frères !

 

Etonnant ! On aurait pu imaginer que Jésus, bien qu’ayant pardonné
à Pierre, lui préfère désormais Jean, resté fidèle jusqu’au bout, pour conduire l’Eglise… Jésus ne reprend pourtant pas ce qu’Il a donné : Il garde Pierre, sans doute parce que Pierre désormais a compris l’essentiel : il ne pourra être fidèle à sa mission qu’en s’appuyant sur Dieu. Il était certes généreux, plein d’idéal, mais trop sûr de sa propre force. Il a fait l’expérience de sa fragilité, il a découvert qu’il pouvait – même lui – renier. Il a accepté d’avoir besoin de Dieu, de sa miséricorde. Désormais, il sera fort de la force de Dieu.

 

Jésus, en choisissant Pierre comme premier Pape, nous offre une bonne nouvelle : Dieu se plaît à agir à travers notre faiblesse, pour autant que nous acceptions sa Miséricorde.

 

Père Pierre-Hervé Grosjean +

La Résurrection porte du fruit…

La Paix

« La Paix soit avec vous ». Premières paroles de Jésus ressuscité à ses apôtres. Bienheureux ceux qui acceptent de recevoir cette paix du Christ: elle est le premier don, le premier fruit de la Résurrection : notre cœur peut demeurer dans la paix, car le Christ a vaincu le Mal et la mort. Le geste de paix échangé à la messe le souligne. Il doit rester une prière : nous nous faisons serviteurs de cette paix, que nous souhaitons à notre voisin.

 

La rémission des péchés

« Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis… » En ce Dimanche de la Miséricorde, comment ne pas bénir le Seigneur d’avoir institué le sacrement du pardon, et d’avoir rendu les prêtres capables de transmettre ce pardon de Dieu ? Dieu donne à des pauvres le pouvoir de nous rendre saints !

 

La Foi

« Bienheureux ceux qui croient… » La foi est, en même temps, un don de Dieu et une décision de notre part, en réponse à ce don : choisir de faire confiance à Celui qui parle à notre cœur, mais aussi aux témoignages des apôtres et de l’Eglise. Celui qui est mort pour nous est vraiment le Fils de Dieu, vivant pour toujours ! Que ce temps de Pâques nous offre de raviver notre foi, et d’en témoigner toujours plus joyeusement !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Jour de Victoire !

Pâques, pour nous chrétiens, est le jour de la Victoire.

Victoire du Christ sur la mort, qui rend possible notre propre résurrection.
La mort n’aura pas le dernier mot dans nos vies.

Victoire du Christ sur le Mal, qui rend possible notre propre pardon.
Nos péchés n’auront pas le dernier mot dans nos vies.

Victoire du Christ sur la Souffrance, morale et physique, qui rend possible notre propre Espérance. Nos épreuves n’auront pas le dernier mot dans nos vies.

Cette Victoire est acquise pour toujours. C’est le fondement de notre joie !

Depuis 2000 ans, elle fonde la vie et la foi des chrétiens. Beaucoup sont morts pour en témoigner. Tant d’autres ont consacré leur vie à l’annoncer.

Et nous ?

Cette Victoire, acquise une fois pour toute, doit maintenant marquer nos vies. Laisserons-nous le Christ être victorieux en nous, de nos épreuves, de nos doutes, de notre péché ? Laisserons-nous le Christ victorieux nous sauver ?

Comment faire pour que Pâques porte du fruit dans nos vies ? En recevant
les sacrements. Par les sacrements, Jésus vivant, ressuscité, se donne à nous et vient nous sauver. Chaque sacrement nous fait participer à cette Victoire de Jésus. Chaque sacrement reçu nous fait vivre, nous rend participant de ce mystère de la mort et de la résurrection du Christ.

Voilà notre foi, voilà notre joie : En Jésus, avec Lui, la Victoire est acquise,
elle est déjà là !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

L’amour appelle l’amour

Nous entrons dans cette grande semaine sainte, qui est au cœur de notre année liturgique et de notre foi. En effet, cette semaine nous fait revivre à la suite de Jésus, les évènements qui ont marqué ses derniers jours : son entrée à Jérusalem, le complot des pharisiens, son dernier repas, ses dernières paroles, son agonie, sa passion, sa mort sur la croix… et sa résurrection au matin de Pâques.

Il n’y a pas de moment plus propice pour raviver notre foi que cette semaine sainte. En suivant les offices, en revivant ces évènements, nous comprenons avec l’intelligence et le cœur, ce que Dieu a fait pour nous, le prix que nous avons à ses yeux : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » avait expliqué Jésus. Il passe à l’acte, et nous aime jusqu’au bout. Comment pourrions-nous rester tièdes face à ce qu’Il a fait pour nous ?

La Semaine Sainte nous permet de reprendre conscience de cela, mais pas seulement : l’amour appelle l’amour ! Le dernier cri de Jésus sur la croix « J’ai soif ! » nous rappelle que le Seigneur a soif que nous répondions à son amour. Que nous comprenions ce qu’Il a fait pour nous. Que nous ne passions pas à côté. Notre fidélité aux sacrements, nos communions et nos confessions, notre charité en actes, notre prière… tout cela vient le consoler, et faire sa joie : puisqu’Il nous a tant aimé, nous aussi, nous l’aimerons de notre mieux et ferons de notre vie une action de grâce perpétuelle !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Un carême pour l’Eglise

Depuis ce jeudi 28 février à 20H, l’Eglise est entrée dans un temps particulier : le siège de Pierre est vacant. Les cardinaux vont se réunir, travailler, prier puis entrer en conclave. A eux la charge redoutable d’élire le successeur de Benoît XVI.

Tout cela doit éclairer et marquer notre façon de vivre ces prochaines semaines de carême. Nous sommes partie prenante de ces événements. Notre prière participe mystérieusement mais réellement au choix du prochain pape. En invoquant l’Esprit Saint pour qu’Il éclaire les cardinaux, en priant déjà pour celui qui sera choisi, en nous préparant à l’accueillir avec la même confiance et la même fidélité que tous ses prédécesseurs, nous tenons notre place dans la grande famille qu’est l’Eglise.

Au delà des pronostics, des commentaires plus ou moins ajustés des journalistes ou des « spécialistes » autoproclamés du Vatican, que nous n’allons pas manquer d’entendre en boucle, vivons ces prochains jours dans la foi et le recueillement. Le Seigneur Jésus est le vrai chef de l’Eglise, le pape est son vicaire. Nous changeons de vicaire, mais pas de chef ! Voilà le fondement de notre confiance, et de notre paix intérieure : la promesse de Jésus faite à son Eglise : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».

Père Pierre-Hervé Grosjean +

 

Merci Très Saint Père !

« La réconciliation qui nous est offerte s’est faite au prix le plus fort, celui de la croix dressée sur le Golgotha, sur laquelle a été suspendu le Fils de Dieu fait homme. Dans cette plongée de Dieu au cœur de la souffrance humaine et dans l’abîme du mal se trouve la racine de notre justification. Le « revenez à Dieu de tout votre cœur » de notre chemin de Carême passe par la Croix, à la suite du Christ sur la route qui conduit au Calvaire, au don total de soi. C’est un chemin sur lequel il faut apprendre chaque jour à sortir toujours plus de notre égoïsme et de nos fermetures, pour faire place à Dieu qui ouvre et transforme le cœur. Et saint Paul rappelle comment l’annonce de la Croix résonne pour nous grâce à la prédication de la Parole, dont l’Apôtre lui-même est l’ambassadeur ; c’est un appel qui nous est lancé pour que ce chemin de Carême soit marqué par une écoute plus attentive et assidue de la Parole de Dieu, lumière qui illumine nos pas (…)

Chers frères et sœurs, commençons l’itinéraire du Carême, confiants et joyeux. Que l’invitation à la conversion, à « retourner à Dieu de tout notre cœur » résonne fortement en nous, dans l’accueil de sa grâce qui fait de nous des hommes nouveaux, l’accueil de cette surprenante nouveauté qui est la participation à la vie même de Jésus. Que personne d’entre nous ne reste sourd à cet appel qui nous est encore adressé à travers l’austère rite des cendres qui vont nous être imposées dans quelques instants. Que la Vierge Marie, Mère de l’Église et modèle de tout disciple authentique du Seigneur, nous accompagne dans cette démarche.»

Dernière Homélie de Benoît XVI pour les Cendres, 13 février 2013