Les éditos du Curé

Prières pour la France

En ce jour où notre pays choisit un Président pour les 5 ans à venir, je vous propose d’unir nos prières à l’intention du candidat élu, et de notre pays tout entier.

Voici l’oraison du Missel pour le pays : « Dieu qui veilles sur notre monde, regarde le pays où tu nous as donné de vivre ; accorde à tous ses habitants de rechercher le bien commun, à ceux qui nous gouvernent de le faire avec sagesse, afin qu’il y ait parmi nous plus de justice et dans le monde entier plus de bonheur et de paix ».

Et pour nos responsables et dirigeants : « Dieu éternel et tout-puissant, toi qui tiens en ta main le cœur des hommes, et garantis le droit des peuples, viens en aide à ceux qui exercent un pouvoir : que partout sur la terre s’affermissent avec ta grâce la sécurité et la paix, la prospérité des nations et la liberté religieuse ».

Enfin, toujours sans mélanger les genres, sans confondre ni séparer César et Dieu, voici des extraits d’une prière à la Vierge Marie du défunt pape Jean-Paul II, béatifié il y a un an : « Ô Vierge très sainte, nous te présentons tes fils et tes filles de France. Garde l’Eglise sur cette terre dans la fidélité à l’Evangile de ton Fils, dans l’unité de la foi et le dynamisme de l’Espérance. Fais des baptisés de ce peuple des témoins courageux de la Vérité et des bâtisseurs de Paix [comme les deux candidats à l’élection présidentielle sont baptisés, cette prière concerne bien chacun d’eux !]. Aide les fils de l’Eglise en France à faire face aux difficultés de cette époque dans une loyale collaboration avec leurs compatriotes qui appartiennent à d’autres traditions religieuses ou à d’autres familles d’esprit. Ô Notre-Dame, Patronne de la France, nous te bénissons car tu es celle qui as cru en l’accomplissement de la Parole de Dieu et en son Amour qui s’étend d’âge en âge ».

Ainsi soit-il !                                                          

       +Père Jean-Brice Callery

« 8 JOURS PLUS TARD… »

Nous avons dans l’Evangile de ce second dimanche de Pâques le démarrage de toutes les messes dominicales. C’est Jésus lui-même qui a inauguré ce rythme hebdomadaire des célébrations de sa mort et de sa résurrection, dont chaque messe nous rend participants.

Le 8ème jour, c’est aussi l’indication d’une ‘sortie du temps’, au-delà donc des 7 jours que chaque semaine comporte.

Si la Providence donne à un grand nombre de pays de ne pas travailler le samedi et le dimanche, le repos de ce deux jours n’a pas le même sens pour un chrétien.

Le repos du samedi est toujours celui du shabbat juif : le repos de la création qui se reconnaît dépendante de son Créateur, qui ne fait pas de son travail un absolu, une fin, mais un moyen d’union à Dieu
et de coopération à son œuvre.

Le repos du dimanche, le 8ème jour,  est celui, anticipé, du Ciel ! De la recréation, de la transfiguration en Dieu de toutes choses, de la résurrection. Un nouveau mode de vie y est inauguré.

C’est enfin en ce second dimanche après Pâques la fête de la Divine Miséricorde, voulue expressément par le Christ, à travers la médiation de sainte Faustine. C’est effectivement un repos, et non des moindres, que donne l’expérience du pardon, notamment à travers le sacrement de confession.

Si on y ajoute cette année un temps de vacances scolaires pour beaucoup, que de façons offertes ainsi de nous reposer… en Dieu :)

+Père Jean-Brice Callery

Le Christ, mon espérance, est ressuscité !

Si la mort de Jésus est déjà salut pour nos âmes, c’est la résurrection de son corps
le dimanche de Pâques qui inaugure une nouvelle ère pour l’espèce humaine :
une ère divine, éternelle !

Dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, le Christ empêche nos âmes et
nos corps de sombrer dans le mal et dans la mort.

Désormais, depuis le dimanche 9 avril de l’année 30 (d’après les meilleurs calculs ;-),
l’humanité toute entière est en train de muter, d’entrer dans un nouvel espace,
un nouveau temps, une nouvelle matière ; l’espace, le temps et la matière de la
résurrection de Jésus.

La logique de cette mutation est celle de l’Amour, reçu et donné. Plus nous aimons,
plus nous mourons et ressuscitons. Plus nous nous servons les uns les autres, plus
nous traversons déjà la mort avec le Christ Ressuscité.

Les 40 jours du temps de Pâques jusqu’à l’Ascension sont, après les 40 jours du
temps du Carême, le deuxième versant d’un même Amour. Amour qui fait mourir
le mal et la mort en les endossant (au sens strict..). Amour qui fait ressusciter
en recréant à neuf.

« Qu’éclate dans le ciel la joie des anges, qu’éclate de partout la joie du monde,
qu’éclate dans l’Eglise la joie des fils de Dieu ! La lumière éclaire l’Eglise, la lumière
éclaire la terre, peuples chantez ! Nous te louons, Splendeur du Père,
Jésus Fils de Dieu ! »

+Père Jean-Brice Callery

Entrons en Semaine Sainte avec le prophète Zacharie.

Plus de 300 ans avant Jésus, quelques versets du livre de Zacharie annoncent très explicitement la venue du Messie que nous reconnaissons en Jésus.

Je vous en partage 3 caractéristiques qui pourraient nous accompagner tout au long de cette sainte semaine : un roi humble, un roi bon berger, un roi au cœur transpercé.

-Un roi humble d’abord, que ce jour des Rameaux nous donne à acclamer : « Réjouis-toi, fille de Sion, lance des cris joyeux, fille de Jérusalem, car voici que ton roi vient à toi. Il t’apporte justice et victoire, il est humble, monté sur un âne, sur un ânon, petit d’une ânesse. Il détruira les chars d’Ephraïm et les chevaux de Jérusalem » (Za 9, 9-10).

-un roi bon berger ensuite : « Voici ce que dit le Seigneur mon Dieu : prends soin de ces brebis qu’on égorge … leurs pasteurs ne s’occupent pas d’elles… Alors je me fais pasteur de ces brebis » (Za 11,4 et Za 13,7).

-un roi transpercé : « Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit d’amour et de confiance ; ils regarderont vers celui qu’on a transpercé, et se lamenteront sur lui comme on fait pour un fils unique » (Za 12,9-14).

Les derniers versets de ce livre extraordinairement ‘messianique’ nous conduisent à une sainte source, le Cœur de Jésus en personne :

« En ce jour-là  [c’est-à-dire en cette sainte semaine], une source jaillira ; la maison de David et les habitants de Jérusalem y laveront leurs péchés et leurs impuretés … tout sera consacré au Seigneur Dieu … il n’y aura plus de marchands dans le Temple du Seigneur » (Za 14).

Béni soit le Seigneur !

+Père Jean-Brice Callery

Je vais ouvrir vos tombeaux… »

Cette promesse du Seigneur par la bouche du prophète Ezéchiel s’accomplit d’abord dans la résurrection de Jésus. C’est l’amour qui l’a fait tenir en croix pour nous sauver, c’est encore l’amour qui le fait passer de la mort à la résurrection. C’est donc dans l’amour et dans l’amour seul que chacun de nous peut à son tour donner sens à sa mort, et passer de la mort à la vie éternelle.

Quelles que soient les circonstances de notre mort, accidentelles, criminelles, ‘naturelles’, nous nous retrouvons tous à égalité devant elle et ne pouvons pas nous en sortir tout seuls.

Jésus a voulu nous prouver sa puissance dès la résurrection de son ami Lazare, même s’il s’est agi pour lui d’un ‘simple’ retour à la vie naturelle.

Il veut bien davantage pour chacun de nous aujourd’hui, et il n’en tient qu’à nous de pouvoir déjà expérimenter cet amour qui un jour provoquera notre propre résurrection, éternelle.

Ne négligeons donc pas les moyens de prière, de jeûne et d’attention aux autres, en ces 15 jours qui nous séparent encore de Pâques. Le Carême est un vrai temps de grâces qui passe vite, profitons-en. La façon dont nous allons vivre ensuite le temps de Pâques, et ressusciter à notre tour un jour,  en dépend grandement.

+Père Jean-Brice Callery

19 mars – Fête de Saint Joseph

Je désire aujourd’hui invoquer la protection céleste de saint Joseph sur tous les papas et sur les tâches dans le cadre de la famille. Je lui confie également les évêques et les prêtres, auxquels revient dans la famille ecclésiale le service de la paternité spirituelle et pastorale. (Jean Paul II)

Saint Joseph, époux de la Mère de Dieu, chaste gardien de la Vierge, protecteur du Fils de Dieu, Chef de la sainte Famille,

priez pour les pères et les mères de famille, « afin qu’ils sachent toujours apprécier la beauté d’une vie simple, de travail, en cultivant avec tendresse la relation conjugale et en accomplissant avec enthousiasme la grande et difficile mission éducative ».

Saint Joseph, homme de silence, ouvert à la Parole de Dieu, disponible à la volonté divine, très prudent et très courageux,

priez pour les jeunes qui se préparent à répondre à une vocation religieuse ou sacerdotale, et ceux qui se posent la question.

Saint Joseph très juste, très chaste, très prudent, très obéissant, très fidèle, amant de la pauvreté,

priez pour les religieux et consacrés et aidez-les à « observer, dans la joie et la fidélité, les conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté et d’obéissance ».

Saint Joseph, soutien des familles, consolateur des malheureux, protecteur de la Sainte Eglise,

priez pour les « prêtres, qui exercent la paternité vis-à-vis des communautés ecclésiales, et obtenez-leur d’aimer l’Eglise avec affection et dévouement total ».

Inspiré des litanies de Saint Joseph, et de Benoit XVI (19 mars 2006)

On ne marchande pas avec le Seigneur

Je me souviens d’une grande tante qui invoquait souvent saint Joseph (le mois de mars lui est consacré, rappel !), et qui quand il ne l’exauçait pas, retournait vers le mur la statue qu’elle en avait. Cela peut prêter à sourire, bien sûr, et nous ne nous en privions pas. Ce comportement n’était pas bien méchant, mais il peut tout de même nous faire réfléchir sur notre façon de prier. Et en particulier en ce jour où Jésus chasse des marchands du Temple. Car au-delà du trafic et de l’argent circulant au milieu d’un lieu dédié à la prière et aux sacrifices, cet événement peut désigner quelque chose de plus profond : notre ‘marchandage’ spirituel avec Dieu, dans une logique peut-être trop souvent de ‘donnant-donnant’.

Aussi l’occasion nous est donnée de renoncer pendant ce Carême à cette mauvaise logique. Et d’entrer dans la seule logique de la prière et de l’Amour qui puisse réellement tenir et porter du fruit : la logique du ‘confiant-confiant’.

Certes, Dieu est si Bon qu’il peut entendre même nos prières un peu ‘marchandées’ ; mais quel bonheur nous lui donnons quand nous entrons dans une prière plus gratuite, confiante, en amont de la plupart de nos demandes. Ce n’est rien de moins que la prière qu’il nous a lui-même enseignée : Notre Père, que ta Volonté soit faite…

+Père Jean-Brice Callery

Un Carême articulé…

« La grâce de Jésus notre Seigneur,  l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’EspritSaint, soient toujours avec vous ».

Ce verset final de la seconde lettre de saint Paul aux Corinthiens est aussi ce qui introduit chaque début de messe.

C’est à une vie trinitaire en effet que nous sommes appelés : c’est-à-dire une vie d’Amour, une vie de Relations.

Pour cela, Dieu fait grandir en nous dès ici-bas trois vertus théologales,  divines pourrait-on dire, qui nous mettent en relation directe avec Lui : la Foi, en lien plus direct avec le Fils ; l’Espérance, en lien plus direct avec le Père ; et la Charité, l’Amour, en lien plus direct avec l’Esprit-Saint.

Pour cela aussi, Dieu nous a dotés d’une intelligence, pour croire ; d’une mémoire, pour espérer ; d’une volonté, pour aimer.

Pour cela enfin, Dieu nous offre le jeûne, pour aider à faire grandir notre espérance, et notre chasteté. Il nous offre aussi la prière, pour faire grandir en nous la foi et l’obéissance. Il nous propose enfin l’aumône (le partage), pour faire grandir en nous l’amour et la pauvreté.

C’est tout le sens d’un nouveau Carême de nous faire ainsi progresser dans la vie divine, au moyen des ces efforts de prière, de jeûne et de partage.

Bon Carême trinitaire !

+Père Jean-Brice Callery

« Je le veux, sois purifié ».

C’est clair. Si nous demandons à Jésus s’il veut ou non nous purifier, la réponse est oui.

Mais comme Jésus voit toujours plus loin et plus profond que nous, sa purification va elle aussi d’abord viser le plus profond : le cœur de l’homme, « compliqué et malade ».

L’onction des malades que nous pouvons recevoir en ces jours de prière pour les malades vise aussi d’abord notre cœur. C’est parce que notre cœur, notre âme, peut être malmené(e) par nos souffrances physiques ou/et morales, que ce sacrement a été inventé par Jésus.

Nous lui confions nos épreuves, nos maladies, pour qu’il les porte de l’intérieur avec nous. Jusqu’à l’extérieur parfois, quand il vient aussi soulager voire guérir certaines de nos infirmités physiques ou psychiques.

« Dans l’onction des malades, Dieu nous assure de sa bonté, nous offre force et consolation », « les sources de sa force jaillissant vraiment au cœur de la faiblesse humaine », rappelle le pape Benoît XVI.

Qui plus est, « si l’attention et le soin pastoral des malades est le signe de la tendresse de Dieu pour celui qui souffre, elle constitue également un bien spirituel pour les prêtres et la communauté chrétienne tout entière », ajoute-t-il. Car en rendant visite aux personnes malades et en leur proposant ce sacrement, nous prenons conscience que ce qui est fait au plus petit est fait à Jésus lui-même, nous nous ‘christianisons’ donc au passage…

+Père Jean-Brice Callery

Une journée pour nous faire du bien…

Aujourd’hui l’Evangile nous présente une journée ‘ordinaire’ de Jésus.

A faire le bien. Et à ne faire que ça.

Les deux lectures de ce dimanche nous donnent le choix pour orienter nos propres journées :

Soit maugréer comme Job et nous plaindre tout du long : « Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée ».

Soit rendre grâce comme saint Paul et servir: « Je me suis fait le serviteur de tous… j’ai partagé la faiblesse des plus faibles… je me suis fait tout à tous… à cause de l’Evangile ».

Pour nous aider à choisir le bien et à ne choisir ‘que ça’, Jésus nous invite chaque jour à nous lever avec lui, à aller dans un endroit désert, et à prier.

C’est sa démarche quotidienne qui sous-tend toutes ses bonnes actions.

Chacun d’entre nous, quel qu’il soit et quel que soit son état de vie peut en faire autant. Pour certains, c’est 1/4h de prière silencieuse le matin avant de partir travailler, d’autres vont rejoindre l’oraison-adoration paroissiale à 8h ; d’autres encore s’arrêteront dans un lieu tranquille entre midi et deux, d’autres enfin déposeront leur vie en Dieu le soir…

Peu importent les façons de faire, en fait. Mais importe beaucoup en revanche le fait de le faire.

+Père Jean-Brice Callery