Les éditos du Curé

Mémento des défunts

Un mémento, c’est d’après le dictionnaire une prière de souvenir.

Le mot lui-même, d’origine latine, veut dire précisément « souviens-toi ».

Et c’est ce que nous demandons explicitement à Dieu au cours de chaque messe pour nos frères et sœurs défunts. De se souvenir d’eux, au sens le plus fort du terme. De faire mémoire d’eux pour actualiser son salut pour chacun.

La messe est un soleil qui déploie sa lumière tous azimuts. Mais en particulier à chaque fois, oui, et ce mois de novembre nous le rappelle plus instamment, en direction de nos frères défunts. Ainsi chaque prière eucharistique (il y en a 4 plus habituelles) a un couplet explicite pour les défunts, appelé justement ‘Mémento des défunts’. Par exemple au cours de la prière eucharistique n°2, la plus usuelle : « Souviens-toi aussi de nos frères qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection, et de tous les hommes qui ont quitté cette vie : reçois-les dans ta lumière, auprès de toi ».

Ou encore, de manière plus développée dans la prière eucharistique n°3 pour les messes dites ‘des défunts’ : « Souviens-toi de ceux que tu as appelés auprès de toi aujourd’hui. Puisqu’ils ont été baptisés dans la mort de ton Fils, accorde-leur de participer à sa résurrection le jour où le Christ, ressuscitant les morts, rendra nos pauvres corps pareils à son corps glorieux. Souviens-toi aussi de nos frères défunts, souviens-toi des hommes qui ont quitté ce monde et dont tu connais la droiture : reçois-les dans ton Royaume où nous espérons être comblés de ta gloire, tous ensemble et pour toujours, quand tu essuieras toute larme de nos yeux ; en te voyant, toi notre Dieu, tel que tu es, nous te serons semblables éternellement, et sans fin, nous chanterons ta louange par le Christ, notre Seigneur, par qui tu donnes au monde toute grâce et tout bien ».

Mémento…

+ Père Jean-Brice Callery

« Seigneur, je voudrais être missionnaire…

Malgré ma petitesse je voudrais éclairer les âmes, comme les prophètes, les docteurs, j’ai la vocation d’être Apôtre…

Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom, mais, ô mon
Bien-Aimé, une seule mission ne me suffit pas, je voudrais en même temps annoncer l’Evangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées…

Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles. »

Puisse cette prière de Sainte Thérèse de Lisieux, patronne des missions, nous inspirer, en cette semaine de prière pour les missions. Et puisque la lumière de la Toussaint pointe déjà à l’horizon, qu’elle nous rappelle combien la sainteté, c’est-à-dire l’amitié avec Dieu, entraîne la mission ; et combien la mission est essentiellement appel à entrer dans cette amitié divine.

 

+ Père Jean-Brice Callery

La laïcité, une invention… chrétienne !

Qui l’eût cru ? Et pourtant, avec son fameux « rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », Jésus a jeté les bases de cette si heureuse et saine distinction entre les réalités spirituelles et profanes. Sans les séparer pour autant. Devant les risques de théocratie en milieu juif (et en milieu musulman aujourd’hui), ou de divinisation de l’empereur en milieu romain, le Christ vient situer les domaines de nos vies, les distinguer, sans séparation ni confusion.

Il évite ainsi deux écueils :

– celui d’une séparation qu’un certain laïcisme pourrait toujours vouloir imposer. Comme si l’existence religieuse nous forçait à des comportements schizophréniques, comme si la foi n’avait rien à voir avec les réalités de ce monde, ne pouvait les informer en rien, ne touchait que le domaine privé de nos vies. Les crises financières mondiales actuelles sont des occasions de prendre conscience qu’on ne peut ainsi séparer l’utilisation de l’argent d’avec une conscience morale et même spirituelle qui puisse en donner le sens.

– celui d’une confusion des pouvoirs ou des genres, César n’étant pas Dieu, Dieu ne court-circuitant pas César. De la réponse du Christ dans l’Evangile de ce jour, on peut logiquement déduire qu’il nous invite à payer nos impôts et à respecter les lois justes de notre pays. On peut aussi logiquement en déduire que si César se prenait pour Dieu (par exemple en légalisant l’avortement, comme si la vie nous appartenait en propre ; ou en faisant fi des situations de pauvreté) il est de notre devoir de chrétien de ne pas obéir à ce genre de lois civiles anti-religieuses.

Puissions-nous avancer de pair dans une juste relation à Dieu et aux hommes.

… Père Jean-Brice Callery

« J’appelle… je décrète »

Nous y voilà. Après un an de synode diocésain, de cheminement ensemble, notre évêque appelle et décrète. C’est sa mission, reçue du Christ, de nous affermir dans la foi, de nous conduire en Bon berger soucieux du bien des brebis qui lui sont confiées.

A l’écoute des milliers de baptisés des Yvelines qui se sont exprimés au cours de cette année, il nous offre ce dimanche ses « décrets synodaux », reçus par chacun à la fin de la messe, et qui reprennent 6 axes de mission principaux :

1)     Engager l’Eglise catholique dans les Yvelines de façon décidée
dans la nouvelle évangélisation

2)    Nous laisser davantage former et transformer par l’Evangile

3)    Servir l’homme dans son travail

4)    Servir la grandeur de la vie humaine à tout âge

5)    Aider à mieux vivre de l’Eucharistie

6)    « Habiter » davantage le dimanche comme « jour du Seigneur »

Ces dimensions de la vie chrétienne, nous les aurons portées au cours du pèlerinage paroissial à Reims ce samedi 8 octobre. Pour que là où Clovis fut baptisé et où la liberté de vivre en chrétiens fut ouverte largement dans notre pays, des grâces de renouvellement de notre baptême soient accordées.

Nous aurons alors le saint loisir, au cours des semaines, des mois et sans doute même des années à venir, de donner vie et corps à ces orientations. Puisse l’Esprit-Saint nous y conduire ! 

… Père Jean-Brice Callery

« Mon ami avait une vigne… »

Il est bon d’entendre le prophète Isaïe nous révéler que le Maître de la vigne, dont parle l’Evangile, est aussi notre ami.

Je sais bien qu’on nous invite souvent à ne pas ‘mélanger les genres’. Un patron c’est un patron, un ami c’est ‘autre chose’, une famille encore autre chose, etc…

Et pourtant, sans mélanger les genres, le Seigneur aujourd’hui nous révèle qu’il est maître et ami.

Quelle erreur de regard de la part des serviteurs que de l’avoir pris pour un ennemi ; ou comme le serviteur qui cache le talent qu’on lui a confié, de croire que le maître est dur et méchant. C’est un peu encore l’attitude de F.Nietzsche qui ne croyait pas en Dieu car si Dieu existait, disait-il, il ne pourrait pas supporter de ne pas l’être ! C’est d’une certaine façon le regard que les serviteurs de la parabole évangélique aujourd’hui portent sur le Maître et sur son Fils.

Or non, Dieu n’est pas un concurrent de nos libertés. Bien au contraire, il les suscite ! Ne soyons donc pas inquiets, nous dit du coup saint Paul, la paix de Dieu dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Car non seulement il nous veut vraiment du bien, mais il va encore jusqu’à se donner à nous tout entier comme notre Bien.

… Père Jean-Brice Callery

« Réconfortez-vous les uns les autres »

Voici ce dimanche une application particulière du commandement du Christ de nous aimer les uns les autres.

Ce n’est pas Windows 7, c’est Philippiens 2.1

En pleine période de troubles financiers et économiques, le Seigneur nous apporte au moins deux ‘réconforts’ cette semaine.

D’abord l’assurance que nous pouvons nous réconforter les uns les autres, nous « encourager dans l’amour ». En recherchant l’unité, en étant préoccupés des autres.

Mais aussi en modifiant certaines de nos conduites mauvaises, perverses, « étranges » nous dit le prophète Ezéchiel aujourd’hui. En faisant finalement ‘oui’ alors que nous avons commencé par dire ‘non’, ajoute le Seigneur dans l’Evangile.

Si ‘par hasard’ certaines de nos conduites personnelles, politiques, économiques, étaient « étranges » (bel euphémisme au passage..), prenons conscience que nous pouvons en changer, mais oui ! Et alors mieux finir que nous avons parfois commencé. Et alors sauver notre vie.

« Parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, [le méchant] ne mourra pas, il vivra ».

… Père Jean-Brice Callery

Vivre ou mourir ?

Les deux !

Saint-Paul s’interroge aujourd’hui sur ce qui pourrait être le meilleur, mourir ou vivre. Et sa réflexion se termine par le constat suivant : peu importe, tant que je cherche à mener « une vie digne de l’Evangile du Christ ». Non seulement parce que l’Evangile fait vivre au-delà du mal et de la mort. Mais aussi parce que l’Evangile lui-même est mystère de mort et de vie inséparablement.

Au sommet, mort et résurrection du Seigneur Jésus, bien sûr.

Mais aussi mort à soi-même pour vivre à Dieu et aux autres. « Tout donner et ne rien garder », disait le saint curé d’Ars, ce qui désigne d’abord une attitude intérieure d’accueil et de don, quelles qu’en soient ensuite les manifestations visibles.

Pour un chrétien, vivre c’est mourir à soi-même, mourir c’est vivre en Dieu et pour les autres. Non pas pour se perdre dans le néant, ou tomber dans un certain masochisme. Bien au contraire, se trouver vraiment soi-même, être vraiment heureux et en paix, dans la mesure même de notre attention à Dieu et aux autres.

Peu importe à quel moment de notre vie nous en prenons conscience ; il n’y a pas de temps perdu au regard de l’éternité. Une même « pièce d’argent » est promise à tous en récompense et même déjà utilisable aujourd’hui : le Cœur du Christ. Ce serait ceci dit si dommage de ne pas en profiter dès à présent, pendant que nous sommes encore en chemin ; sans attendre de le toucher aussi comme récompense, à la fin.

… Père Jean-Brice Callery

« Bis repetita…

… placent » ? Les choses répétées plaisent, ou pas ?

Tout dépend des ‘choses’ en question, n’est-ce pas ? La répétition, c’est en tout cas un peu l’impression que nous donnent les textes de ce dimanche, à la suite de ceux de dimanche dernier.

A croire qu’à peine rentrés dans une nouvelle année, le Seigneur nous fait déjà redoubler au bout d’une semaine d’enseignement.

Un de mes professeurs de séminaire aimait dire que « la répétition est l’âme de l’enseignement ». Le bienheureux pape Jean-Paul II avait lui aussi répondu un jour à certains qui trouvaient qu’il se répétait, qu’il n’avait pas peur de répéter la Vérité !

Surtout que la Vérité de l’Amour de Dieu, si elle peut se répéter dans les paroles, est toujours nouvelle dans sa réalité. « Le Créateur refait toujours neuf », rappelle saint Paul.

Cette semaine en tout cas, ou plutôt ces deux premières semaines de septembre, le Seigneur n’a pas peur d’insister sur le mal à débusquer et sur le pardon à recevoir et à donner. A temps et à contretemps. A bien considérer que les pardons que nous acceptons de donner et de recevoir ici-bas… détermineront ceux que nous recevrons et donnerons ‘là-Haut’. Et que comme le livre de Ben Sirac le sage le précise aujourd’hui, « penser à notre sort final » peut nous motiver à activer notre sort présent et celui de nos frères dans le sens d’une libération. Sans nous lasser d’être pardonnés et de pardonner, encore et encore. En laissant tomber les haines, les rancunes et les colères.

… Père Jean-Brice Callery

Toujours recommencer ?

Plusieurs rentrées par an ! Plusieurs commencements d’années en une seule année !

C’est l’impression que nous pouvons avoir en regardant l’organisation de nos années et de nos emplois du temps. Commencement d’année scolaire ces jours-ci, mais aussi rentrée paroissiale pour la mission ; puis fin novembre ce sera le début d’une nouvelle année liturgique, et début janvier celui d’une année civile ; sans compter les ‘petites’ rentrées après chaque temps de vacances scolaires. Ou les rentrées professionnelles encore pour d’autres.

Bref, nous n’arrêtons pas de commencer, de recommencer, de rentrer.

A croire, et c’est là où je veux en venir, que tout compte fait une vie sur terre est essentiellement donnée pour commencer, recommencer. Que dès qu’une chose, une activité, est finie, nous passons à une autre à réaliser. Nous préparant ainsi sans doute à l’achèvement de toute chose, de toute relation même, au Ciel seulement. Non pas pour nous y reposer dans le sens d’une cessation de toute activité ; bien au contraire. Mais dans la fin alors de toute peine, inévitablement liée sur terre à nos activités, à nos travaux.

Conscients que nous somme ici-bas toujours en route, en cours, nous pouvons recevoir avec confiance la prière de l’Eglise pour tout (re)commencement d’année : « Dieu qui es la vie sans commencement ni fin, nous te confions cette année nouvelle ; demeure auprès de nous jusqu’à son terme : qu’elle nous soit un temps de fidélité à l’Evangile [et donc un temps de bonheur]… Aide-nous à la passer tout entière en nous offrant nous-mêmes à ton amour… Que cette année nouvelle soit, avec ta grâce, pour tous ceux qui comptent sur toi, une année de paix. »

… Père Jean-Brice Callery

Deux cœurs pour l’été…

Celui de Jésus. Celui de Marie.

Il est très rare que la fête du Sacré-Cœur de Jésus et celle du Cœur immaculé de Marie débordent du mois de juin sur le mois de juillet. C’est le cas cette année, en raison de la date très tardive de Pâques. Solennité du Sacré-Cœur le 1er juillet, fête du Cœur immaculé de Marie le 2 juillet.

Profitons-en donc pour que ces cœurs débordent aussi sur les nôtres !

Rien de mièvre ou de ‘pieusard’ à cela, mais bien la volonté que l’Amour l’emporte en nos vies, l’Amour du Christ et de la Sainte Vierge en particulier, puisqu’ils cristallisent si bien à eux deux tout forme d’amour réel.

Laissons donc orienter toutes nos activités et rencontres de l’été par ces deux premiers jours de juillet, par ces amours inséparables du Christ et de sa mère.

Faisons de ces jours d’été et souvent de vacances pas seulement des jours de repos pour nos corps et nos esprits, mais aussi pour nos âmes. « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos » nous dit ainsi Jésus.

Donnons-nous ainsi de nouvelles capacités d’entrer en relations vivantes et aimantes, puisque c’est le propre de nos âmes que de le permettre.

Ce chant au Cœur du Christ pourrait nous y aider comme un refrain d’eau vive :

« Ô Jésus, cœur brûlant d’amour, Agneau immolé, source de vie, torrent de grâce, viens guérir nos cœurs de tout péché. Source de vie, torrent de grâce, viens demeurer en nous et sauve-nous ».

… Père Jean-Brice Callery