ALLELUIA … ENVERS ET CONTRE TOUT !

Les dernières semaines, les derniers jours auront été bien sombres. Le mal – sous toutes ses formes – semble se déchaîner : un jour, les ténèbres viennent obscurcir le visage même de l’Eglise, alors que les fautes lamentables de certains de ses fils sont révélées à tous. Un autre, c’est dans la violence aveugle des attentats que le mal se laisse découvrir. Encore un autre, c’est à travers telle ou telle épreuve que beaucoup d’entre vous peuvent traverser : annonce d’une maladie grave, difficultés dans un couple, perte d’un emploi, inquiétudes pour un enfant, etc… sans parler de nos combats intérieurs, qui souvent ne cessent pas lors du carême, bien au contraire !

Jésus sait tout cela. Il est allé jusqu’au bout pour porter tout cela. Pour entraîner ce mal dans sa mort, et le vaincre par sa résurrection. Pâques n’est pas une parenthèse pour « respirer » avant de « replonger » dans ce quotidien difficile. Pâques change tout. Pâques nous assure que ce mal n’aura pas le dernier mot. Qu’au cœur même de ces épreuves, le Seigneur vivant nous rejoint pour que nous puissions grandir, avancer, nous accomplir. Il veut même s’en servir, et donner à tout cela une mystérieuse mais réelle fécondité. Cette fécondité est la plus belle des victoires sur le mal. Une façon de le retourner. Ce qui devait nous détruire nous fait grandir, nous permet d’accueillir Jésus, et participe à nous sauver. Alors, nous pouvons et devons, au cœur même de nos larmes, murmurer ou crier, chanter ou proclamer ce cri de victoire : Alleluia ! Ce chant fait reculer les ténèbres et trembler l’enfer : il rappelle au Mal – malgré sa puissance apparente encore aujourd’hui – qu’il a perdu… définitivement.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 27 mars 2016