Les éditos du Curé

Le Temps pascal nous fait relire les Actes des Apôtres, cet extraordinaire récit de la propagation de la foi dans les premiers temps de l’Église. En entendant ces pages chaque dimanche, nous ne pouvons qu’être ébahis par la merveille réalisée en ce temps-là. En creux, cela suscite des interrogations : pourquoi aujourd’hui le Seigneur ne suscite-t-il pas de nouveau une génération, et même simplement 12 personnes, comme 12 nouveaux apôtres pour répandre à nouveau sur notre monde la Bonne Nouvelle ? En regardant les indicateurs statistiques, nous avons tous été rassurés par la moisson considérable de nouveaux catéchumènes adultes et adolescents ! Ça y est, le Seigneur manifeste sa gloire, on va « passer la seconde » et venir étendre de nouveau le règne du Christ sur ce monde !

Loin de moi l’idée de ralentir ce bel élan ! Cependant, il nous faut être un peu lucides sur ce que le Seigneur nous fait entrevoir. D’abord, la réalité statistique reste durablement problématique et à vue humaine, bien malin qui peut dire que notre foi va redevenir LA foi du pays. Ensuite, l’élan qui traverse notre pays, et dont il faut se réjouir, n’est pas seulement un élan de foi, c’est un élan identitaire, un mouvement qui pousse à retrouver nos racines, un mouvement qui est fortement politisé (et je ne parle pas de politique politicienne ! C’est une politisation de fond : cela

touche à la vie de la Cité au sens large, bien plus qu’à la redécouverte de la Révélation.) Ce n’est pas tout à fait la même chose ! Enfin, heureusement, le Seigneur n’a pas besoin de nous pour étendre son Règne. Il compte sur nous pour nous faire participer, nous associer à sa gloire mais il ne désire pas que nous nous attribuions ses mérites. Que faire alors ? Être des signes d’espérance. C’est notre mission principale et notre apport premier dans ce monde. Râler, dire que le monde ne va pas n’est pas l’apanage des chrétiens ! Nous ne sommes pas attendus là. Nous sommes attendus dans la longue durée, dans ceux qui s’émerveillent de jeunes pousses sans en attendre les fruits, dans ceux qui continuent fidèlement malgré la contradiction à croire que l’Homme ne sera jamais un moyen et que l’argent ne peut pas tout acheter. C’est là qu’est notre place, c’est là que notre prière incessante, bien qu’inconnue de tous, portera du fruit. Soyons les petits Christ envoyés par le Fils Unique et le monde s’embrasera, transformé par l’espérance qui, elle, ne déçoit pas.

Père Antoine

Christ est vraiment ressuscité, Alléluia !
Quelle joie d’entrer dans cette espérance de la Résurrection ! C’est notre mission de chrétiens : être témoins du Christ sur la Croix mais aussi témoins de sa Résurrection ! La fête de Pâques sonne en nous comme un appel à vivre en ressuscités pour en être les témoins lumineux. Il nous faut porter cette lumière dans nos propres cœurs pour en chasser les ténèbres, venir illuminer chacune de nos relations dans le prisme du Ressuscité, oser voir notre monde avec le regard surnaturel de celui qui sait que la mort ou la haine n’auront pas le dernier mot. Continuons d’œuvrer chacun à notre place et avec nos talents pour bâtir ce monde sur l’Amour, celui qui ne passe pas, celui qui n’aura pas de fin, celui qui sera victorieux. Puissions-nous chasser ce qui n’est que passager, ce qui n’est qu’émotion creuse, ce qui n’est qu’effet de mode sans lendemain, pour placer notre espérance dans ce qui dure et ne passe pas. Être dans le monde sans être du monde, c’est tout le défi, et le prix douloureux parfois, de notre vie chrétienne. Il s’agit de vivre pleinement cette vie sur la terre, en s’y engageant sans retenue, en sachant qu’elle n’est pas le tout de ce que nous aurons à vivre !
Soyons en sûrs, l’Amour aura le dernier mot dans le monde et dans nos cœurs ! Il est vraiment ressuscité, Alléluia !

Père Antoine

Peut-être vous souvenez-vous de ce moment où chacun rêvait du monde d’après et se promettait en son for intérieur de ne plus revenir au rythme fou de nos quotidiens tenaillés par l’urgence ! Finalement, nous sommes lancés dans une course folle. Nos quotidiens sont pressés et chargés. Il reste quelques jours en ce carême, puissions-nous oser ralentir les rythmes de nos soirées, pour alléger et respirer dans nos week-end. Je prêche aussi pour moi et j’espère bien que la paroisse, qui veut garder un réel dynamisme, n’est pas une charge de plus pour chacun ! Gardons au cœur, la priorité familiale, comme sanctuaire inviolable, résistant aux urgences du travail et des engagements plus ou moins importants. Notre communauté essaie de multiplier les propositions pour que chacun y trouve ce dont il a besoin et non pas pour que quelques-uns vivent à la paroisse, jour et nuit ! Au milieu de ce monde qui file, et qui parfois court à sa perte ou en pure perte, tâchons de demeurer. Demeurer ne signifie pas : ne pas bouger ou rester extérieur à tout mouvement, demeurer signifie « habiter ». Habitons notre temps par ce qui est essentiel, fuyons ce qui nous mange et ne nous rassasie pas.
Ce carême peut alors être une halte, une oasis, avant de reprendre le chemin du quotidien que l’on espère pouvoir transformer en n’étant plus affairés sans rien faire mais en demeurant à l’écoute de la Parole qui fait tout.

Père Antoine

Chaque année, le Carême voit son lot d’efforts que nous essayons de fournir ! Ce sont des efforts individuels que nous tâchons de répéter. En plus de cela, il est bon d’avoir un effort communautaire, quelque chose qui nous porte ! Le premier effort, c’est la prière pour nos catéchumènes. Les adultes qui seront baptisés à Pâques : Antonin, Alexis, Mesmin, Héléna et Adrien mais aussi les adolescents : Cassandra, Anaïs, Sarah, Steven, Guilhem, Lyza, Emma, Lionel, Joshua, Kassandra. Nous allons les voir vivre les scrutins trois dimanches de suite ! Dieu va scruter leur cœur, libérer ce qui les retient pour pouvoir y placer sa marque, son sceau, signifié par le Saint-Chrême qu’ils recevront le jour de leur baptême.

Le deuxième effort communautaire est de participer à une collecte, cette année au profit de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) et notamment d’un projet concernant la communauté chrétienne du Liban. Nous vous proposons de participer à cette œuvre permettant à une école libanaise d’avoir de l’électricité. Vous pouvez retrouver ce projet via le site de l’AED : https://aed-france.org/avec-le-liban-offrezdelelectricite/

Un témoignage sera donné lors de la soirée Sitio du 6 mars prochain à 20h45 pour mieux expliquer ce que fait l’AED.

Père Antoine

Nous voici aux portes du Carême, ce bel effort communautaire ! Ce temps fort de l’année liturgique ne vise pas d’abord l’effort personnel mais bien un temps communautaire, une course vers la sainteté dans laquelle nous emmenons les catéchumènes.

Comme l’an dernier, nous avons choisi de faire une semaine de retraite paroissiale sur le thème de la foi. Ce sera la semaine du 10 au 17 mars. Chaque soir, du dimanche au vendredi, seront proposés un enseignement et un temps d’adoration, de 20h30 à 21h. C’est le Père Marc Boulle, vicaire général de notre diocèse, qui viendra nous enseigner sur le thème de la foi. Ces temps sont ouverts à tous évidemment ! En plus de ce temps, est proposée de nouveau une période de jeûne au pain et à l’eau. Il sera possible de s’inscrire pour recevoir ce pain après le temps d’adoration chaque soir. Notre semaine sera aussi marquée par des laudes, un grand témoin à Sitio et une veillée de louange et de guérison le vendredi. Enfin, le samedi matin, nous renouvellerons notre matinée de mission avant de « rompre » le jeûne. Cela va être une grande et belle semaine, qui va marquer notre désir de vivre collectivement ce Carême.

Nous avons aussi choisi de soutenir financièrement un projet au profit des chrétiens d’Orient. Nous nous sommes rapprochés de l’Aide à l’Église en détresse (AED) qui nous enverra un témoin lors de la veillée Sitio du 6 mars.

Bien sûr, demeurent aussi les chemins de croix du vendredi et les nuits d’adoration. Tout cela nous stimule et nous permet de continuer à avancer vers la sainteté ; beau et saint Carême à tous !

Père Antoine

40 jours après Noël, la fête de la chandeleur célèbre la présentation de Jésus au Temple selon le rite de la loi juive. De manière antique, cette fête marquait la fin du temps de Noël, et par conséquent, la date traditionnelle pour ranger nos crèches. Aujourd’hui, l’usage s’est gardé même si le temps de Noël se clôture avec la fête du baptême du Seigneur entre le 7 et le 9 janvier. Ce changement liturgique avait pour but de mettre en avant le grand temps de l’année qu’est celui du carême et du temps pascal comme seul temps comportant une longue préparation (40 jours) et une longue célébration (50 jours). Une manière de retrouver l’évidence de la fête de Pâques comme étant la fête par excellence qui fonde notre foi chrétienne. C’est aussi pour cela qu’a été créé le temps ordinaire, ce temps d’interstice, ce temps normal, qui par sa sobriété met en relief les temps extraordinaires. Cette fête de la chandeleur est traditionnellement la fête de la vie consacrée puisque le Seigneur est racheté et consacré à Dieu à travers sa présentation au Temple. Je profite de cette fête pour vous confier une intention de prière. Comme vous le savez, nous allons démolir le Relais St Martin, difficile à rénover, pour reconstruire un nouveau Relais. Nous y accueillerons l’école Ste Julitte au rez-de-chaussée et à l’étage se trouveront une grande chapelle et des salles paroissiales. Est prévu également un appartement pour 3 religieuses ! Reste à trouver la bonne communauté ! Voilà mon intention de prière : que le Seigneur mette sur notre route une communauté religieuse qui voudrait s’implanter dans notre paroisse. Prions déjà pour ces 3 sœurs que nous aurons à cœur d’accueillir !

Père Antoine

En ce début d’année, nous échangeons nos vœux et nous nous souhaitons du bien ! Je ne peux que renouveler mon souhait pour vous tous d’une bonne et heureuse année, sous le signe de la Paix. Le vœu exprime un désir, la bénédiction affirme le bon et le bien d’une personne et redit sa dignité. La bénédiction peut aussi concerner des objets, par exemple une médaille ou une maison. Elle vise alors à dire que la maison n’est pas une fin en soi, elle est un moyen pour que je puisse vivre la sainteté, la vraie fin de ma vie. Ces bénédictions sont précieuses, elles montrent qu’au travers de ce qui est encore obscur ou le lieu d’un combat, Dieu est présent. Ainsi, les bénédictions révèlent que j’ai du prix aux yeux de Dieu malgré mes défauts, malgré mes échecs, malgré ce qui ne me plaît pas en moi.

Un texte a fait beaucoup parler récemment, à propos des bénédictions des couples de même sexe. Ce texte n’est pas rédigé par le Pape François mais par un dicastère, il n’est pas un décret ou une encyclique. Ce n’est qu’une déclaration, le plus bas niveau dogmatique. C’est pourquoi les évêques ont pu manifester leur désaccord avec ce texte, sans risquer d’être en scission avec le Pape. Je vous invite à lire le communiqué des évêques de France à ce sujet (sur le site de la Conférence des évêques de France).

Chers amis, puissions-nous donner de l’importance aux choses qui sont vraiment essentielles et ne pas nous laisser embarquer dans des polémiques inutiles. La maladresse ou la mauvaise volonté ne doivent pas nourrir l’esprit de division. L’heure n’est pas au commentaire mais bien à la course à la sainteté ! Notre monde a besoin de notre témoignage vrai et heureux ! Le monde a besoin de bénédictions !

Père Antoine

La grandeur de Noël, c’est la petitesse de Dieu ! Dieu se fait petit enfant. Lui qui est éternel, en dehors du temps et de l’espace, vient nous rejoindre dans notre histoire et les lieux dans lesquels nous vivons. Nous qui sommes perpétuellement en lutte contre ce temps qui file trop vite et l’impossibilité d’être partout à la fois, nous mesurons le poids de l’incarnation. Si le Seigneur est venu nous rejoindre, c’est pour nous montrer tout le prix de notre vie et manifester ainsi que la souffrance, la mort ou notre propension à pécher n’auront pas le dernier mot. Il a le dernier mot, lui qui est l’Amour, lui qui est la Vie.

En ces jours, osons entendre cet appel au bonheur, cet appel à la Joie. Dieu vient nous donner sa joie ! Pas celle du monde, passagère et fugace, limitée et frustrante. Mais la sienne, celle qui dure et qui nous fait reposer sur son cœur. Au terme de l’Avent, dans l’Avent-ture de notre relation avec Dieu, nous venons contempler cet enfant, figure de jeunesse de ce Dieu éternel, qui vient réaliser le toujours-nouveau de nos vies. Osons accueillir cette joie que rien ne pourra nous ravir ! Joyeux Noël !

Père Antoine

Nous sommes entrés dimanche dernier dans une nouvelle année liturgique. Cela n’est pas toujours vécu comme un bouleversement ! On est parfois plus au courant du nouvel an chinois ou de je ne sais quelle tradition culturelle.

Pourtant, le temps liturgique est une manière d’habiter le monde. Il s’appuie sur le rappel constant de la vie de Jésus, il nous fait rentrer quotidiennement dans le mystère pascal. L’année liturgique opère un cycle qui commence à l’Avent, avec l’attente de la naissance de Jésus, qui passera ensuite par la contemplation des œuvres de Jésus, y compris face au Mal, sa victoire dans la Résurrection et la longue marche de l’Église après la Pentecôte. L’Église vit alors dans l’attente du retour du Christ jusqu’à la proclamation de son avènement lors du dimanche du Christ-Roi.

À chaque temps liturgique, correspond une manière de prier, de colorer aussi notre foi. Ce temps cyclique nous aide à entrer dans un rythme intérieur plus lent et réfléchi, au-delà de l’agitation du monde. Le monde n’est préoccupé que par l’évènement qui arrive, le nouveau venu chronologiquement. La liturgie nous aide à entrer dans le réellement nouveau, car sans imitation, sans lien avec ce qui nous précède, le nouveau qui est donné par Dieu. La liturgie permet de faire mémoire du passé, de vivre le présent dans la gratitude et de nous projeter vers un futur qui est fondamentalement joyeux car il vise l’union de notre âme au Christ.

Père Antoine

Ce dimanche du Christ-Roi marque la fin de l’année liturgique et donne à contempler le Christ en gloire. Dans nos campagnes, nous connaissons ces portails majestueux présentant le Christ en gloire, assis sur un trône et les mains étendues. À ses pieds, il y a les boucs et les brebis, selon les paroles de l’évangile, représentant les damnés et les sauvés. Cette perspective du Jugement est parfois effacée par la découverte formidable de la Miséricorde divine, dans la suite des apparitions à sainte Faustine. On est si pressé (et un peu rassuré aussi !) d’annoncer la Miséricorde qu’on en oublie le Jugement. Il ne s’agit pas de se faire peur inutilement mais de prendre la mesure de ce que la perspective du Jugement engendre chez nous. La Miséricorde ne supprime pas le Jugement. Celui-ci s’exerce d’abord, il offre le critère d’examen de notre vie. Nous sommes jugés à la mesure de Jésus, lui qui sert d’étalon de mesure. Ce jugement est la révélation de nos petitesses et de nos manques. Il met en lumière toutes ces fois où notre égoïsme et notre orgueil ont pris le dessus sur le devoir sacré du service de Dieu et de nos frères. Une fois la vérité prononcée, alors commence l’œuvre du repentir et de la conversion. Notre cœur est appelé à reconnaître sa faute et demander le pardon. C’est alors seulement que la Miséricorde divine fera son œuvre pour nous réconcilier. L’enjeu du Jugement est donc la mise en lumière de nos petitesses et l’évaluation de nos vies en Jésus. Chers amis, c’est peut-être le bon moment pour prendre la résolution ferme de se confesser avant Noël et ainsi vivre cette expérience de Jugement, de repentir et de miséricorde.

Père Antoine