« Notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. »

Saint Paul exprime bien les deux sentiments qu’éprouve le chrétien.
A la fois, il aimerait être déjà avec le Seigneur, dans la « claire vision », mais pour l’instant il met son cœur à accomplir sa mission ici-bas, avec ce corps qui est le sien, sa pauvre et belle humanité qui lui a été donnée. Il doit aimer, en faisant le bien. Il sait d’ailleurs qu’il lui faudra au soir de sa vie rendre compte de ce bien qu’il a fait ou non…  Il ne voit pas le but, mais il fait confiance, et « chemine dans la foi ». Son ambition, c’est tout simplement « de plaire au Seigneur ».

Il nous faut cultiver ce regard à la fois simple et plein de foi sur notre existence. Nous sommes des pèlerins. Comme tout pèlerin, nous désirons parvenir au but. Mais nous connaissons aussi l’importance de ce « cheminement » pour y arriver. Ceux qui ont marché vers Rocamadour, St Jacques de Compostelle ou Vézelay savent bien qu’au fond, le chemin nous prépare à accueillir la joie de toucher au but du pèlerinage. Nous avons besoin de ce chemin. Il nous forme, nous convertit, nous façonne et nous rend prêts à entrer dans le sanctuaire longtemps attendu. Qu’il soit encore le temps de marcher, ou que l’heure vienne pour ce pèlerinage de toucher à sa fin, notre seul désir est de plaire au Seigneur. Nous savons que Lui prend soin de nous, et nous accompagne. Il est à l’œuvre et comme le dit l’évangile, sa vie est semée, sa vie grandit en nous, dans le silence de notre âme, jusqu’au jour de la moisson. Voilà pourquoi « nous gardons toujours confiance ».

Père Pierre-Hervé GROSJEAN+

Edito du 17 juin 2018