BAPTÊME et BAPTÊME

Nous célébrons ce dimanche le baptême du Christ. Mais attention, il y a baptême et baptême ! Celui du Christ n’est pas identique au nôtre, même s’il l’annonce. Jésus n’a pas besoin d’être sanctifié. Il vient recevoir le baptême de Jean, qui était une démarche de conversion proposée aux juifs, non pour être purifié de péchés – Il est saint – mais pour s’associer à son peuple, aux pécheurs que nous sommes. Il se fait l’un des nôtres, il a pris sur Lui nos péchés. Mais l’eau ne signifie pas seulement la purification. Dans l’Ancien Testament, elle est aussi liée à la Pâque, au passage par la mort vers la vie : la libération des Hébreux par le passage de la mer Rouge (Exode 14) en est un bon exemple. Le baptême reçu par Jésus fait alors sens : il préfigure l’heure de la croix où, par amour pour nous et dans la confiance en son Père, Jésus sera plongé dans les eaux de la mort pour s’en relever et nous appeler à la vie. Enfin, Jésus ne devient pas Fils du Père au jour de ce baptême (comme c’est le cas pour chacun de nous). Mais c’est ce jour-là qu’est manifestée à tous cette filiation éternelle : « Tu es mon Fils bien aimé ».

Grâce à sa passion et sa résurrection, déjà préfigurées par ce baptême reçu des mains de Jean-Baptiste, Jésus nous a donné de devenir à notre tour enfants de Dieu, frères et sœurs de Jésus-Christ. Ce don est en même temps une vocation, puisqu’il oriente notre vie, notre conduite, et nous donne une mission. Que la fête d’aujourd’hui nous aide à en reprendre conscience, dans l’action de grâce et la confiance !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 10 janvier 2016