Edito du 11 mars 2012
On ne marchande pas avec le Seigneur
Je me souviens d’une grande tante qui invoquait souvent saint Joseph (le mois de mars lui est consacré, rappel !), et qui quand il ne l’exauçait pas, retournait vers le mur la statue qu’elle en avait. Cela peut prêter à sourire, bien sûr, et nous ne nous en privions pas. Ce comportement n’était pas bien méchant, mais il peut tout de même nous faire réfléchir sur notre façon de prier. Et en particulier en ce jour où Jésus chasse des marchands du Temple. Car au-delà du trafic et de l’argent circulant au milieu d’un lieu dédié à la prière et aux sacrifices, cet événement peut désigner quelque chose de plus profond : notre ‘marchandage’ spirituel avec Dieu, dans une logique peut-être trop souvent de ‘donnant-donnant’.
Aussi l’occasion nous est donnée de renoncer pendant ce Carême à cette mauvaise logique. Et d’entrer dans la seule logique de la prière et de l’Amour qui puisse réellement tenir et porter du fruit : la logique du ‘confiant-confiant’.
Certes, Dieu est si Bon qu’il peut entendre même nos prières un peu ‘marchandées’ ; mais quel bonheur nous lui donnons quand nous entrons dans une prière plus gratuite, confiante, en amont de la plupart de nos demandes. Ce n’est rien de moins que la prière qu’il nous a lui-même enseignée : Notre Père, que ta Volonté soit faite…
+Père Jean-Brice Callery