Et les siens ne l’ont pas reçu…
« Nul n’est prophète dans son pays »… Jésus lui-même en a fait l’expérience.
A Nazareth, ils ont essayé de le tuer. Ceux-là mêmes qui avaient grandi avec lui ! Jésus a forcément été profondément attristé. Vrai homme, Il devait être attaché affectivement à son village et ses habitants. Il y avait passé pas moins de 30 ans ! Il devait connaître chacun… quelle douleur d’être confronté à leur colère et à la dureté de leur cœur. « Et les siens ne l’ont pas reçu… » écrit St Jean dans le prologue de son évangile. Ces quelques mots sont lourds de souffrance.
Nous pouvons faire la même expérience. Nous nous rendons compte qu’il est paradoxalement souvent plus difficile de partager notre joie de croire avec nos plus proches. Au sein d’une famille, d’un couple, d’un groupe d’amis… c’est une véritable épreuve de ne pas être compris. On voudrait transmettre, témoigner, partager ce qui fonde notre vie. On se confronte parfois à l’indifférence, l’hostilité, l’incompréhension, le dénigrement… mais aussi à nos propres limites, nous qui ne sommes pas Dieu ! Il nous arrive d’être maladroits, de manquer de discernement, ou de nous décourager.
« Jésus, passant au milieu d’eux, allait son chemin »… Le Seigneur n’a pas insisté. Le témoignage n’est jamais un combat qu’il faudrait remporter contre l’autre.
Il reste gratuit et offert, avec abnégation. « L’amour prend patience, espère tout, endure tout, fait confiance en tout » assure Saint Paul. Nous sommes au service d’un message qui nous dépasse. N’en faisons pas une affaire personnelle. Notre joie sera d’être simplement des serviteurs, d’avoir été choisis pour cela comme Dieu le dit à Jérémie : « avant que tu viennes au jour je t’ai consacré ! »… Que rien ne nous décourage. Dieu permettra que notre vie porte du fruit.
Père Pierre-Hervé Grosjean +
Edito du 31 janvier 2016