Vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde…

Notons que Jésus ne dit pas : « soyez le sel de la terre, la lumière du monde ! », comme si cela pouvait être à notre portée, le fruit de nos efforts ou de notre perfection… Il dit « vous êtes… ». Cela nous est donné.

Qu’on le veuille ou non, personne d’autre ne pourra le faire à notre place. Chrétiens, nous avons reçu d’être le sel de la terre, la lumière du monde. Nous avons été choisis, sans mérite de notre part, pour porter et vivre au cœur du monde ces Béatitudes que nous entendions la semaine dernière. Ce que nous sommes nous dépasse. Aucun orgueil à en tirer : nous avons tout reçu. Mais il nous faut simplement être conscient de ce que cela veut dire : « si le sel s’affadit, il ne vaut plus rien… » prévient Jésus. Un chrétien dont la foi serait diluée, dont la vie serait semblable à celle d’un non-croyant, dont la parole serait affadie, dont le cœur serait refroidi… un tel chrétien, que vaut-il encore ? Il ne laisse plus transparaître à travers lui la vérité de l’Evangile, la tendresse de Jésus, la miséricorde du Père, la lumière de l’Esprit…

Vous êtes la lumière du monde. Dans les ténèbres qui semblent parfois recouvrir notre terre, nos vies, notre pays, Dieu veut éclairer les hommes et les femmes par la présence au milieu d’eux de ses disciples : là où vit un chrétien, là où continue de croire, d’aimer et d’espérer l’un de nous, les ténèbres ne peuvent que reculer. Ils n’auront pas le dessus. Il nous reste à le croire, et avec beaucoup d’humilité mais aussi de joie et d’émotion, recevoir ce choix de Dieu qui nous a appelés à le servir.

Abbé GROSJEAN+

Edito du 5 février 2017