Magnanime

Notre Maître est magnanime. Nous ne le sommes pas assez. Voilà la racine de beaucoup de nos jalousies.

Être magnanime, c’est avoir le cœur large et généreux. C’est vouloir faire les choses en grand, sans orgueil mais parce que l’amour est capable de grandeur, de beauté, d’éclat. On ne veut pas mesurer, compter, calculer l’amour qu’on donne. On ne veut pas d’un amour étriqué. On ne donne pas à moitié, on ne construit pas à moitié, on ne rêve pas à moitié, on n’espère pas à moitié, on ne se livre pas à moitié, on ne fait pas confiance à moitié… on n’aime pas à moitié.

Dieu est ainsi avec nous. Dieu est ainsi avec chacun. Qu’Il le soit avec nous, nous l’acceptons, sans toutefois prendre toujours conscience de la grâce qui nous est faite, de l’amour qui se révèle ainsi. Les ouvriers de la première heure considèrent comme « normal » d’avoir été embauchés. C’est pourtant déjà une grâce… « nous te rendons grâce car Tu nous as choisis pour servir en ta présence » dit le prêtre dans la Prière Eucharistique. Mais que Dieu soit magnanime avec les autres, avec les pécheurs, avec ceux qui hier nous dénigraient, avec ceux qui nous agacent ou qui en ont moins fait que nous… ça dérange notre sens étriqué de la justice. Bien loin de nous réjouir, nous en sommes malheureux. Car oubliant que nous sommes les premiers bénéficiaires de cette magnanimité divine, nous avons l’impression que Dieu ne l’est que pour les autres. Drame du fils aîné de la parabole de l’enfant prodigue, drame des ouvriers de la première heure, drame des « bons élèves » du Bon Dieu…
Ô Seigneur, donnez-nous un cœur magnanime, large et généreux, comme le Vôtre, capable de se réjouir de votre Miséricorde pour les autres, parce qu’il n’oublie jamais ce qu’il a reçu !

Abbé GROSJEAN+

Edito du 24 septembre 2017