« Nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. »
Saint Paul adresse ce vibrant appel aux corinthiens dans la 2e lecture de ce dimanche. L’apôtre des nations sait lui-même ce qu’il doit à la miséricorde du Seigneur. Comment pourrait-il l’oublier, lui l’ancien persécuteur ?! Voilà ce qui en fait un « bon ambassadeur du Christ », selon son expression. Non qu’il se prenne pour le Christ, mais il est disciple du Christ, parce que sauvé et pardonné par le Christ.
Vos prêtres aussi savent combien ils ont eu besoin et continuent d’avoir besoin de la miséricorde de Dieu ! Quand nous encourageons les fidèles à vivre au cours du carême le sacrement du pardon, cela s’apparente au conseil de pauvres à d’autres pauvres : nous avons tous en commun d’être des pécheurs, mais des pécheurs aimés et pouvant être pardonnés. L’Église ne s’est jamais comprise comme un club élitiste de gens parfaits, mais comme une famille de pauvres, qui avancent cahin-caha vers le Ciel, s’entraidant et se supportant, essayant de leur mieux d’aimer et de se laisser aimer.
Je souhaite à tous ceux qui le peuvent de vivre une belle confession avant Pâques. On peut en avoir envie ou pas trop… mais le Seigneur, lui, en a manifestement le grand désir. Il veut faire de nous à cette occasion des « créatures nouvelles » : le pardon ne remet pas seulement nos péchés, il nous guérit et nous libère, il nous reconstruit et nous remet debout. Entre nous, comme entre Dieu et nous, chaque pardon nourrit l’amour qui nous relie et le fait grandir. Chaque pardon est (déjà) une résurrection.
Abbé GROSJEAN, curé
Edito du 31 mars 2019