« La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. »
Avez-vous déjà fait cette expérience ? Se lever très tôt, alors que tout le monde dort encore. La nuit touche à sa fin. L’aube s’annonce. Le silence règne encore. La nature s’éveille peu à peu. C’est un beau moment, propice à la méditation, à la lecture, à la prière… On comprend un peu ce que veut dire « veiller ». Seul, quand les autres se reposent encore, on est debout pour s’éveiller au jour qui vient, pour l’offrir déjà et se préparer… pour l’annoncer aussi aux autres, telle la sentinelle qui regarde au loin.
L’Avent est le temps des veilleurs. L’Avent est pour cela aussi le temps du silence.
C’est dans le silence que se préparent les grands évènements. C’est dans le silence des cœurs que Dieu travaille, agit et réalise son œuvre jour après jour. C’est dans le silence qu’on apprend à prier, à goûter la présence de Dieu, à l’aimer. C’est dans le silence qu’on trouve Dieu.
« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » écrivait Bernanos. Le silence est une forme de résistance à tout ce qui m’éloigne de Dieu ou ce qui me disperse de l’essentiel.
Voilà une belle résolution pour l’Avent : redécouvrir la grâce du silence. Surtout quand la vie professionnelle ou familiale est bruyante, fatigante, stressante… raison de plus pour sauvegarder chaque jour, ou une ou deux fois par semaine, une plage de vrai silence. Pour se retrouver. Pour retrouver Dieu. On n’y arrive pas d’un coup. Il faut apprivoiser le silence. Apprendre à l’habiter, pour ne plus en avoir peur. Mais dans la nuit qui couvre ce monde, une vie intérieure solide, forgée dans le silence, est nécessaire pour voir que le « jour du Seigneur » vient… et tenir ainsi dans l’Espérance.
Père Pierre-Hervé GROSJEAN +
Edito du 27 novembre 2016
PS : une belle lecture de l’Avent > la Force du Silence, du Cardinal Sarah aux éditions Fayard.