RADICALITÉ

Les textes de ce dimanche sont d’une radicalité impressionnante, excessive presque. Même les curés les plus exigeants n’oseraient pas dire cela en chaire… Du coup, on se dit qu’il faut « interpréter »… et on a raison ! La Parole de Dieu s’écoute toujours à l’école de l’Église, qui nous aide à comprendre de façon juste ce que Dieu veut nous dire. Mais il ne faudrait pas pour autant édulcorer et trop vite neutraliser ces paroles de l’Écriture, en les vidant de tout leur sens, de toute leur force : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, soumis à son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes ». (He 4, 12-13) Derrière les mots passionnés de Jésus ou de Saint Jacques, il faut entendre l’angoisse du Salut et le souci des âmes. La Parole nous réveille et nous bouscule, elle nous empêche de nous installer dans le péché et nous encourage dans nos combats. Mais cette radicalité ne s’entend pas seulement dans la condamnation du mal et la lutte contre le péché. Elle se retrouve aussi et d’abord dans l’Amour dont nous avons été aimés. Dieu ne nous a pas aimés à moitié ! Elle se retrouve aussi dans la valeur que donne le Seigneur même au plus petit des actes de charité…  Cette radicalité s’entend dans la soif que soit annoncé le nom de Jésus, le seul nom qui sauve et guérit, malgré les limites de ceux qui le prononcent. Jésus ne nous a pas aimés à moitié. N’aimons pas à notre tour à moitié. Ne le suivons pas à moitié. Ne l’annonçons pas à moitié : « Seigneur Jésus apprenez nous à être généreux, à vous servir comme vous le méritez, à donner sans compter… »

Abbé GROSJEAN, curé

Edito du 30 septembre 2018