« TOUT A TOUS… »

Voici une belle expression de Saint Paul, dans sa première lettre aux corinthiens : « Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. » On sent à travers ces mots l’engagement total et entier de Paul pour aider Jésus à sauver les âmes, pour obtenir de ceux à qui il prêche l’évangile, un « oui » à Dieu qui pourra les sauver. « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’évangile ! » écrit-il aussi. Il a vraiment compris et fait sien ce désir de Jésus que tous soient sauvés. Il est désormais animé de ce même désir, il en mesure l’enjeu et l’urgence, et cela mène sa vie, le mènera même à donner sa vie.

Nous sont révélés là le cœur d’un prêtre, le cœur d’un apôtre mais aussi d’une certaine façon ce que devrait être le cœur de tout baptisé, de tout confirmé. En cela, nous serons vraiment disciples de Jésus, que l’évangile nous montre arpenter sans relâche les routes de Galilée pour guérir, enseigner, bénir et pardonner. C’est le premier qui s’est fait « tout à tous ». Ses proches s’inquièteront d’ailleurs, effrayés de voir que « le Fils de l’homme n’a pas un endroit où reposer sa tête », ni même le temps. Les seuls moments de solitude sont consacrés à la prière.

Que cette charité ardente qui embrasait le cœur du Maître se retrouve dans celui des disciples que nous sommes. Cette charité nous presse ! Elle nous fait regarder le monde qui nous entoure comme attendant son sauveur. Elle nous révèle tant de cœurs blessés attendant l’annonce du pardon possible. Elle nous ouvre les yeux sur la soif d’espérance qui habite tant de nos contemporains. Pour nous aussi, annoncer l’évangile est une « nécessité qui s’impose » !

Père Pierre-Hervé GROSJEAN+

Edito du 4 février 2018