Edito du 10 mai 2015
« Il n’y a pas de plus grand amour… »
… que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » explique Jésus à ses apôtres, au soir du Jeudi Saint, comme pour leur donner la clé de compréhension des évènements dramatiques qui vont se dérouler dans les heures qui suivront. Toute la passion du Christ est un immense acte d’amour. C’est cet amour, au cœur même de la souffrance, et non la souffrance par elle-même, qui nous sauve.
Cela éclaire aussi le sens de toute vie donnée à la suite du Christ. Un père, une mère sait combien sa vie ne lui appartient plus vraiment. En se mariant, en accueillant des enfants, on choisit de ne pas vivre sa vie pour soi. On la donne. Il en est de même pour tous ceux qui – malgré leur célibat non choisi ou leur solitude – mettent leur vie « au service », en prenant soin des autres. Enfin, c’est le secret du bonheur des consacrés. La vocation religieuse ou sacerdotale n’est pas un renoncement à aimer, mais bien une autre façon d’aimer pleinement. Le cœur d’un prêtre, d’une religieuse, d’un moine n’est pas « verrouillé ». Il est donné. Au Seigneur Jésus, de façon unique et particulière. Aux autres, de façon pleine et entière. C’est l’amour qui fait entrer au monastère ou au séminaire. C’est par amour, et non par sacrifice, qu’on dit « oui ». C’est l’amour qui porte et donne du sens aux renoncements. De la sorte, ils ne sont pas vécus comme des frustrations. Nous sommes tous faits pour aimer, d’une façon ou d’une autre. Nul ne doit y renoncer. Notre vie sera belle si elle est donnée.
Père Pierre-Hervé Grosjean +