Edito du 23 mars 2014
Donne-moi à boire !
Jésus par ces simples mots entame la conversation avec la Samaritaine. Sont-ils si anodins ? Non ! Rien n’est anodin avec Jésus !
Le simple fait qu’il adresse la parole à cette femme n’est pas anodin. Jésus transgresse les habitudes des juifs pieux, qui considéraient les samaritains comme impurs. Elle en est la première étonnée. Les disciples le seront aussi. Jésus n’est pas venu pour les bien-portants, « mais pour les malades et les pécheurs ». La liberté de Dieu est de s’adresser à tous, de se pencher sur la misère de tous, d’aller chercher cette brebis perdue, là où la logique voudrait qu’on se contente des 99 autres restées sages. Tant mieux pour nous ! Nous sommes les premiers bénéficiaires de cette miséricorde…
« Donne-moi à boire »… Ne criera-t-il pas bientôt « J’ai soif » ? Jésus vient nous donner l’eau vive, cette eau du baptême qui lave nos âmes et nous réconcilie avec Dieu. Cette eau qui jaillira de son cœur transpercé, dont le prix sera sa vie. Mais lui-même a soif… il établit une relation : l’Amour appelle l’amour. Son Amour appelle le nôtre. Jésus a soif qu’on vienne à Lui, qu’on comprenne ce qu’Il fait pour nous, qu’on accueille son amitié, qu’on l’aide à sauver ce monde qui ne se sait pas aimé, comme cette samaritaine si blessée, et toute étonnée que le Christ se soit penché sur sa vie en vérité. Et si notre carême consistait à répondre tout simplement par nos prières, notre charité, nos efforts à ces quelques mots de Jésus « Donne-moi à boire… j’ai soif… » ?
Père Pierre-Hervé Grosjean +