Edito du 28 octobre 2012
« Que je voie ! »
Le cri du cœur de l’aveugle de Jéricho en réponse à la question de Jésus : « Que veux tu que je fasse pour toi ? » prend un relief particulier à l’approche de la Toussaint et du 2 novembre.
En effet, nous pourrions entendre à travers ce cri celui de tout homme, qui depuis le premier péché des origines, ne voit plus Dieu. La faute originelle nous a privé de la vision de Dieu, de ce face à face avec notre Créateur. L’homme se cache, il ne peut plus se tenir en présence de Dieu. Dieu ne lui est plus évident.
Par le baptême, nous sommes guéris et retrouvons notre vocation à voir Dieu. « Je veux voir Dieu, le voir de mes yeux, joie sans fin des bienheureux… » chantons-nous souvent. Désirons-nous cette rencontre ? On peut ne pas vouloir y penser. Pourtant, il ne s’agit pas de se faire peur, mais de permettre que ce but puisse éclairer toute ma vie. Ma vie est belle parce qu’elle me prépare à ce face à face. Elle m’est donnée pour cela. Je ne peux pas la gâcher !
A la Toussaint, nous célébrons ceux qui connaissent la joie de se tenir en présence de Dieu. Nous communions à leur bonheur. Nous sommes faits nous aussi pour ce bonheur ! Le 2 novembre, nous prions pour ceux qui, au Purgatoire, ont encore besoin d’être apprêtés et purifiés pour entrer dans ce face à face. Nos prières participent à leur préparation ultime. « Qu’ils puissent te voir, Seigneur, après t’avoir cherché, aimé et servi ! ». Par delà la mort, entre ceux qui Le voient déjà et ceux qui sont appelés à Le voir, le Seigneur permet ainsi qu’il y ait une vraie communion de prière et de charité.
Père Pierre-Hervé Grosjean +