Edito du 6 octobre 2013
« Serviteurs quelconques »
« Quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : « Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n’avons fait que notre devoir. » La phrase est rude, reconnaissons-le. Elle vient bousculer notre besoin de reconnaissance, et notre sentiment de justice. Après tout, ils ne sont pas nombreux ceux qui font « tout ce que Dieu vous a commandé ».
Comme d’habitude, il ne faut pas isoler cette phrase des autres paroles de Jésus : « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître ! » dira-t-il ailleurs. Il faut simplement entendre l’inflexion qui est mise là. Suis-je capable d’aimer Dieu pour Lui-même, gratuitement ? Ai-je conscience que tout le bien que j’ai pu faire, je ne l’aurais pas fait sans Lui ? Puis-je accepter que vis-à-vis de Dieu, je ne serais jamais assez « méritant » pour « avoir droit à ». Le salut sera toujours un don de Dieu, bien au delà de mes mérites. C’est ce qui faisait dire à sainte Thérèse de Lisieux, que nous avons fêtée le 1er octobre :
« Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux (…) Je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux travailler pour votre seul Amour, dans l’unique but de vous faire plaisir, de consoler votre Cœur Sacré et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement ».
Père Pierre-Hervé Grosjean +