Retour sur l’actualité

Chers amis.

La journée de mardi restera marquée dans nos mémoires car nous avons entendu de manière forte l’horreur de ce qui s’est passé au sein de l’Église pendant tant d’années. Je crois qu’il y a deux erreurs à éviter tout de suite :

  • Vouloir passer à autre chose : penser que c’est la fin d’un processus, imaginer que cela ne se produit plus, espérer qu’un autre sujet médiatique l’emporte. Tout cela n’est pas digne de nous, c’est de la lâcheté. Nous devons regarder en face ce scandale qui nous humilie et laisse sur nos visages une trace forte.
  • Chercher à relativiser : « c’était avant »… « d’autres institutions aussi »… « Des personnes en profitent pour vider leur sac »… Peu importe ! Le cri de la douleur est injuste, la colère monte et met dans le même parti les bons et les mauvais, les prêtres et les laïcs. Car ce serait encore un autre tort de considérer que nous ne sommes pas concernés par cette situation. Nous le sommes. Car nous appartenons à un seul corps, aujourd’hui profondément blessé et se découvrant encore objet de scandale et de répulsion.

La vérité ne doit pas nous faire peur, elle est le chemin du Christ, elle est le Christ. C’est à sa lumière que nous devons quitter les ténèbres du doute et du flou, du mal et de la violence, là où l’on cherche à cacher et à dissimuler.

Aujourd’hui, pensons d’abord aux victimes. Eux dont la vie a été brisée et peut l’être encore. Ce sont eux qui paient le lourd tribut, parfois en plus de se sentir rejetés par Dieu, voire maudits. Que notre compassion soit sans faille. Attention à nos commentaires, soyons délicats. Nul ne sait ce que cette vague de fond peut soulever dans le cœur de son voisin.

Prions aussi pour les criminels qui sont cause de ce scandale. Le mal est immense. Nous espérons cependant que la miséricorde de Dieu soit plus forte encore.

Prions enfin pour nous-mêmes et tous les petits qui ont été scandalisés. Que nous puissions entrer davantage dans le mystère de l’Église, sortant de nos conceptions souvent étriquées, là où nous nous croyons les mauvais gardiens du Temple, ceux qui ont si peu de foi qu’ils croient que l’Église ne tient qu’à leur capacité personnelle de résistance. Le Seigneur nous invite toujours et sans cesse. L’Appel est toujours présent. Sur ce chemin de conversion, et souvent chemin de croix, demandons à pouvoir sortir de ce temps en étant davantage témoins de la miséricorde divine.

Père Antoine