La participation active à la messe : s’appuyer sur un missel.

Nos prédécesseurs avaient la bonne habitude d’aller à la messe avec un missel. C’était utile parce que, même s’ils connaissaient les paroles à dire ou les gestes qui étaient posés, le fait que la messe soit dite en latin nécessitait de s’appuyer sur un missel.

Aujourd’hui, parce que la messe est en français, on a l’impression qu’on connaît tout de la messe et qu’on a tout compris. La feuille de chants, sur laquelle se trouvent aussi les lectures et parfois même des détails liturgiques, aide à suivre la messe. Cependant, même aussi bien faite que notre feuille, elle ne remplace pas le missel. Le missel a l’avantage d’être personnel, je peux y mettre des images, des souvenirs qui manifestent une continuité de ma vie chrétienne. C’est aussi le lieu où sont décrits avec précision les rites et le sens des gestes posés par le prêtre. Enfin, je peux suivre le texte des oraisons, préfaces et prières eucharistiques qui me permettent de vivre de manière plus active l’ensemble de ces étapes. Je risque de me laisser déborder par mes préoccupations si je ne m’aide pas à suivre la messe.

L’enjeu est important : vivre la messe dans une participation active ! C’est-à-dire en sortant de l’idée de la contemplation d’un spectacle qui aurait lieu devant moi et en prenant part pleinement à ce qui se vit. Les § 95 & 96 de la Présentation générale du Missel romain citent :
Dans la célébration de la messe, les fidèles constituent le peuple saint, le peuple acquis par Dieu et le sacerdoce royal, pour rendre grâce à Dieu et pour offrir la victime sans tache : l´offrir non seulement par les mains du prêtre, mais l´offrir avec lui et apprendre à s´offrir eux-mêmes. Ils s´efforceront donc de le manifester par un profond sens religieux […] ils se rappelleront toujours qu´ils ont un unique Père dans le ciel et que, pour cette raison, ils sont tous frères et sœurs les uns des autres.

Offrir un missel à ses enfants, c’est aussi les aider à entrer davantage dans le mystère de la messe, sans leur faire croire qu’il s’agit simplement de faire un effort de concentration ! La participation active exige que tous nos sens soient actifs !

Père Antoine Roland-Gosselin