A propos du Père François de Foucauld

Vous avez sûrement vu que notre ancien voisin, le Père François, curé de Bois d’Arcy jusqu’à l’an dernier, a été retrouvé mort la semaine dernière en forêt. C’est malheureusement un suicide. Je garde le souvenir d’un prêtre profondément marqué par le don du sacerdoce, un homme chaleureux, prompt à engager la conversation avec tous, volontiers souriant et blagueur. Je le connaissais depuis une quinzaine d’années. Je lui ai été particulièrement redevable pendant le confinement, puisqu’il m’a aidé à traverser cette période sans verser dans un trop grand isolement.
Sur internet, de nombreuses voix s’élèvent pour prolonger le combat du Père François. Je me permets simplement de rappeler que la paroisse de Bois d’Arcy et les querelles avec le diocèse ou à l’intérieur de la paroisse ne sont pas le tout de la vie de prêtre du P. François. Il avait exercé son ministère de prêtre dans plusieurs paroisses. Et tout n’a pas été simple, loin de là. François trainait aussi des combats personnels. Il serait profondément dangereux d’attribuer de manière exclusive à l’attitude de la hiérarchie la responsabilité de son mal-être. C’est dans cette certitude que François s’est enfermé mais il n’aurait pas voulu trainer dans la boue son évêque, auquel malgré tout il restait profondément attaché, le voyant comme la racine même de son sacerdoce.
À tous ceux qui ont été marqués par la vie du Père François, qui ont reçu de lui un accompagnement en Equipe Notre Dame, à l’école du Bon Berger, à la messe des curieux, au Frat de Jambville, aux concerts, à l’aumônerie, et tant d’autres choses encore, je voudrais dire que ce qui a été donné l’a été totalement. Le Père François était un homme zélé pour annoncer l’Évangile. Il a transformé beaucoup d’entre vous. Rien de cela n’est remis en cause par sa mort. Malheureusement, les prêtres comme les laïcs, sont des vases d’argile, maigres canaux de la grâce, que Dieu choisit pour illuminer notre monde. Nous pouvons être profondément attristés parce que nous sentons que nous aurions dû faire plus, il aurait fallu appeler, vouloir se réconcilier. Je crois que François était entré depuis déjà de nombreux mois dans une attitude intérieure qui ne permettait plus vraiment d’accueillir le soutien proposé. Cela n’enlève rien à nos manques et à nos lâchetés (la mienne aussi).
Que Dieu l’accueille dans sa miséricorde inépuisable, qu’il donne la paix à ce cœur tourmenté.
Les obsèques seront célébrées vendredi 8 juillet à 15h à l’église Sainte-Marguerite au Vésinet. Vous y êtes tous cordialement invités.

Père Antoine