« Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde »

Voilà qu’a commencé la dernière étape de la vie des croyants en ce monde.
Des générations ont espéré et attendu la venue du Seigneur et la révélation du vrai Dieu. Puis le Seigneur est venu, « Il a habité parmi nous » : période étonnante de l’histoire qui a vu Dieu vivre au milieu des hommes. Nous sommes en train de vivre la 3ème étape : le Seigneur Jésus est remonté aux cieux, nous laissant le soin de continuer le projet de Dieu sur terre : « que tous soient sauvés », en attendant son retour dans la gloire.

En ce sens, nous sommes « dans ces derniers temps », avant que le règne de Dieu vienne. Ces temps, nous ne les vivons pas reculés du monde, à l’écart du monde, mais bien dans ce monde, parce qu’il nous est confié. Chrétiens, nous sommes à Dieu. Mais si Jésus prie pour nous, et non pour ce monde, c’est parce que désormais, le salut de ce monde repose sur nous. Bien sûr, c’est le sacrifice de Jésus sur la croix qui sauve. Jésus reste le seul sauveur. Mais il dépend de nous que le monde accueille ce salut. Nous sommes au cœur du monde comme porteur d’une grâce qui nous dépasse, gardiens d’une vérité qui ne doit pas être dévoyée sous peine de ne plus toucher les cœurs, témoins d’un Amour qui veut se déverser sur le monde.

Il y a eu un passage de relais entre Jésus et l’Eglise, entre Jésus et chacun de nous. Nous avons à connaître les mêmes souffrances, les mêmes peines comme prévient Saint Pierre dans sa lettre aux romains, mais nous aurons aussi la même joie de pouvoir gagner au Père ceux qui nous sont confiés, et nous serons associés à la même gloire quand le Christ reviendra. Voilà ce qui doit éclairer notre traversée de ce monde, notre pèlerinage sur cette terre, notre condition si particulière de « chrétiens dans le monde ».

Abbé GROSJEAN+

Edito du 28 mai 2017