Les éditos du Curé

Le Carême est déjà lancé ! Nos catéchumènes se préparent à recevoir les scrutins (nous allons en être témoins !), chacun cherche à stabiliser un effort dans la prière, l’aumône et le jeûne. Comme il est bon qu’au cœur même de ce Carême, nous expérimentions la joie de la communauté. Nous ne sommes pas chacun en train de courir pour soi-même, comme en concurrence, comme s’il n’y avait que quelques places au Ciel et des strapontins pour les autres. Tous nous vivons de la même Promesse et de la même espérance, c’est ensemble que nous essayons de nous soutenir et de nous encourager.

Le pèlerinage paroissial n’a pas d’autre objectif. Ensemble nous irons à Chartres auprès de la Vierge Marie pour présenter nos vies à son Fils, venir cueillir les fruits qui ont été préparés pour nous. La figure de Franz Stock sera aussi un guide, un témoin de fidélité et de persévérance dans les épreuves.

Venons déposer nos prières, emportons celles de ceux qui ne peuvent se joindre à nous. En allant à part quelques heures, en dehors de notre quotidien, nous tâchons de nous rendre disponible pour entendre la Parole.

Père Antoine

L’évangile de ce dimanche nous propose d’entendre le sermon sur la montagne dans la version de saint Luc. Ce sermon donne le cœur de la spécificité des chrétiens. Pour vivre le pardon auquel le Seigneur nous appelle, nous devons voir le monde avec les lunettes de la foi, comprendre que notre quotidien prend une nouvelle teinte lorsqu’il est marqué du sceau du Christ.

Le Carême approche à grand pas ! Le 2 mars marquera le coup d’envoi de cette période d’entraînement ! Ne râlons pas intérieurement de voir arriver le temps de l’ascèse ! Notre manière de vivre le Carême peut au contraire nous aider à revenir concentré sur l’essentiel, sur ce qui nourrit vraiment notre vie !

Vivre en chrétien dans un monde qui ne l’est pas, c’est le titre du parcours proposé par la paroisse pendant le Carême. Il s’agit de chercher à vivre notre spécificité de chrétien et cela commence par les fêtes particulières ! Notre vie n’est pas marquée simplement par les vacances ou les projets que nous pouvons avoir, elle est marquée par le temps liturgique qui colore notre quotidien. Le début du Carême marque déjà cette perspective. Puissions-nous y entrer avec joie pour apprendre à mieux vivre en chrétien.

Père Antoine

Je vous en avais déjà parlé il y a plus d’un an mais ce projet commence à être un peu plus concret. Êtes-vous déjà entrés dans cette pièce mystérieuse au fond de l’église derrière l’ancien orgue de la paroisse et derrière ce qui est devenu une forme de parking à trottinettes et de lieu de stockage officieux ? Vous trouverez une pièce qui a été construite pour être le baptistère de notre église, le seul lieu un peu ouvragé dans l’église originale construite en 1963. On y trouve une grande coupole, plutôt chaleureuse, et un vitrail un peu mystérieux, réalisé par un artiste saint-cyrien.

Malheureusement, assez vite, cette pièce a perdu sa première destination et a servi tour à tour de chapelle de semaine, de lieu d’adoration, de lieu de permanence du prêtre, de stockage et de salle de catéchisme. Nous voudrions lui rendre sa vocation première. Pour cela, nous avons consulté un certain nombre d’artisans. Voilà les premières ébauches de ce que pourrait être cette pièce, que nous aimerions relier davantage à l’église en perçant le mur du fond de l’église.

Sur le schéma (ci-dessous), qui n’est encore qu’un document de travail, vous trouverez trois objets en pierre blanche (comme la statue de saint Joseph) : un baptistère bien rond, d’un diamètre assez large, reprenant la coupole (il serait situé en-dessous), et relativement sobre pour s’assortir au reste de l’église. Il y a aussi un petit autel en pierre, très simple, qui a pour objectif de porter une sorte de tabernacle dans lequel on déposerait les saintes huiles. Cela permettrait une véritable catéchèse sur le baptême. Enfin, un pied de cierge pascal complète le dispositif.

Nous sommes en train d’agencer les derniers détails et d’attendre les derniers devis. Il semble que le coût total de l’opération avoisinerait les 30 000 euros :

percer le mur, nettoyer, repeindre, reprendre le sol et les ouvrages en pierre (16 000 euros). Nous avons ouvert une souscription qui a déjà permis de mettre de côté plus de 9000 euros. Merci pour votre générosité ! Nous vous sollicitons encore pour arriver au bout de la démarche et pouvoir payer ainsi les ouvrages en pierre. Des flyers sont disponibles au fond de l’église. Vous pouvez aussi passer par le site du diocèse de Versailles en cherchant la catégorie « souscription », puis paroisse de Saint-Cyr. Le don est susceptible de déduction d’impôts.

Le baptistère est maintenant ouvert tous les dimanches pendant la messe, n’hésitez pas à venir regarder cette pièce.

Père Antoine

Comme c’est heureux de redécouvrir dans l’évangile de ce dimanche que l’Évangile est une Bonne nouvelle et une nouvelle de libération ! L’Évangile est une parole vivante, une parole qui rend vivant et qui rend l’homme à l’essentiel.

Dans l’évangile, les assistants sont estomaqués par la parole de Jésus. Cet homme parle avec autorité, une autorité qui tranche avec les simples commentaires que font les scribes. Cependant, ils n’ont pas encore compris que cet homme était la Parole, le Verbe de Dieu. Dans sa bouche, l’aujourd’hui n’est pas une simple mention temporelle. L’aujourd’hui est la marque de l’action de Dieu.

Puisse ce temps être pour nous l’occasion d’un cœur à cœur avec Jésus. Depuis combien de temps, n’ai-je pas pris 30 minutes en silence pour Dieu ? Sans parole, juste pour écouter, juste pour demeurer avec Lui et me reposer en Lui. Venez, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et moi je vous consolerai. C’est peut-être de silence, de cœur à cœur dont nous avons besoin.

L’Église nous invite en ce temps à prier pour l’unité des chrétiens. Ce n’est pas un acte politique, c’est une réponse à la demande du Seigneur Jésus qui nous a confiés nous tous, pour que nous soyons Un. Portons cette intention de prière, brûlons de charité pour élargir notre cœur à la mesure de toute l’Église.

Père Antoine

Quelle joie de vivre une nouvelle année ensemble, d’avancer sur le chemin de la sainteté en compagnons de route ! Puisse cette année apaiser nos cœurs !

Une chose qui peut nous donner la Paix est une meilleure compréhension de ce qui nous rassemble : l’Église. On en a dit bien des choses et on en pense encore bien d’autres choses !

Cependant, vous avez peut-être vu que le Pape François nous invite à participer à un Synode qui a pour thème la synodalité. Cela peut nous laisser circonspects ! Il s’agit au fond de réfléchir sur la manière dont l’Église fonctionne, ses rouages, la gestion du pouvoir… et, peut-être encore plus que toutes ces thématiques : se rappeler que l’Église est convoquée par l’Esprit Saint qui la guide et qui nous rassemble, allant jusqu’à donner aux successeurs des Apôtres une clef pour la diriger.

Nous allons donc, avec ceux qui veulent participer à ce temps, constituer des fraternités pour 3 rencontres autour de 3 thèmes choisis par le Conseil pastoral. Ces fraternités, vous pourrez les constituer en venant le 23 janvier à 9h30 dans la salle à côté de l’église, ou les élaborer par vous-mêmes avec vos voisins, votre équipe de service ou de spiritualité.

En parallèle à cette démarche fraternelle qui vise à nous mettre à l’écoute de l’Esprit qui nous apprend ce qu’est l’Église, nous vous proposons un cycle de conférences : 4 soirées pour mieux connaître l’Église. La première aura lieu le mardi 18 janvier à 20h45 dans la grande salle.

Puisse cette année faire grandir notre amour de l’Église !

Père Antoine

C’est un peu une provocation de parler de l’Église comme étant une source de joie en ce moment ! On a plutôt l’impression d’un abîme sans fond, d’une Église composée de pécheurs, causes de scandales, figée dans des blocages idéologiques (quel que soit notre point de vue !)… Tout devient sujet problématique : les propos du Pape, ce qu’il va falloir appeler l’ « affaire Aupetit », Notre-Dame de Paris, les concerts dans les églises, les migrants, la bioéthique… On en oublierait presque les divisions devenues classiques et habituelles (malheureusement) : masques, vaccins, communion dans la bouche… Et évidemment le chant liturgique, les fleurs, les prêtres aux propos insipides, l’architecture des églises et j’en passe ! Que de sujets !…

Une année présidentielle apporte aussi ses lieux de division. Que dire, que penser ? Comment rester en paix avec tout cela ?

Chers amis, la paroisse est une portion du Peuple de Dieu ! Ce n’est pas la maison du Peuple… Elle est l’agrégat, la réunion, des personnes que l’Esprit Saint a voulu réunir sur un même territoire pour recevoir la lourde charge d’être témoins du Fils. L’Église est l’agrégat des paroisses et chapelles, des diocèses, et de tous les invisibles ; tout ce peuple réuni par le Souffle de l’Esprit.

La barque de l’Église en Occident prend l’eau de toutes parts, les divisions règnent entre les disciples et parfois avec une certaine forme de violence. Cependant, la barque ne prendra pas l’eau ! Les torrents ne peuvent éteindre l’amour ! Mettons deux souhaits sur notre liste de cadeaux : l’humilité et l’amour de la vérité. Que l’humilité nous étreigne pour arrêter d’être juges de tout et de tous, y compris de Dieu. Dieu fait son œuvre. Que l’amour de la Vérité nous porte et oriente nos choix. Nous n’avons pas à être uniformes. Réjouissons-nous d’une telle diversité au sein du Peuple de Dieu. C’est le Seigneur notre dénominateur commun, non une idéologie. Tous, il nous émeut. Tous, il nous relève. Et pour vraiment nous mettre à sa suite ensemble, retenez bien la date du 26 mars pour un pèlerinage paroissial à Chartres !

Joie d’être ensemble dans ce champ de bataille dont l’Église est un hôpital de campagne…

Père Antoine

Vous le savez nous changeons de missel en ce dimanche. Ce changement apporte des corrections relativement mineures sur nos traductions. Mineures mais qui vont se voir car elles sont nombreuses !

Chacun, nous allons devoir réapprendre les bonnes paroles. Prêtres ou laïcs, tous à la même école ! Le risque est grand de se demander à quoi cela sert ou de penser que c’est vraiment pour nous embêter. Déjà, le fait de rajouter « frères et sœurs » dans le Je confesse à Dieu nous ennuie ! À quoi cela sert-il ? Pour autant, nous aurions tort de penser que ce n’est qu’un petit lifting. C’est pour nous une formidable occasion de mieux entrer dans la Tradition de l’Église. On vous propose deux soirées de conférences sur la messe, les 3 et 17 décembre, pour entrer davantage dans le mystère. Ce sont des soirées qui seront de véritables catéchèses sur la messe. Ça vaut vraiment le coup d’être là !

La deuxième chose dont nous pouvons profiter avec ce changement de missel, c’est de réapprendre à lire la messe, c’est-à-dire à recevoir les paroles telles qu’elles nous sont données. La Messe est d’abord un héritage. Le rite peut évoluer, tant que les paroles de la consécration ne changent pas. Le rite est au service de notre compréhension du Mystère. Cependant, il est fixé par l’Église qui le choisit pour un temps et un espace donnés. Ce rite, nous le recevons et nous apprenons à le faire nôtre.

Une belle manière d’y arriver, c’est de chercher à s’appuyer sur des missels des fidèles. Vous trouverez plusieurs offres. Que chacun puisse profiter de ce changement pour redécouvrir à frais nouveaux la richesse de cet héritage.

Père Antoine

Nous nous sommes habitués à voir nos bénitiers vides et peut-être voyez-vous déjà que vous ne pensez même plus à plonger la main dans le bénitier vide en entrant dans l’église ! Le temps fait son œuvre…

Pourtant, le geste de se bénir, de se marquer de l’eau bénite, est un geste que nous faisions pour nous rappeler que notre baptême nous avait marqués ! Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans la mort et la Résurrection de Jésus et, de fait, nous appartenons alors au Christ.

Nous avons pris l’habitude de nous laver les mains au gel… Ce n’est pas tout à fait la même signification ! Le gel manifeste une pensée de l’hygiène : je me dois de faire attention à ne pas transmettre quelque chose de mauvais que j’aurais en moi, je me protège aussi contre un potentiel danger extérieur. On a vu mieux comme marque de confiance au moment d’entrer dans l’église !

Cependant, ne nous méprenons pas ! Il ne s’agit pas de comparer ou de mettre l’eau bénite et le gel sur le même plan. Au contraire ! Il s’agit de donner une juste place à l’un et à l’autre. Pour cela, nous vous proposons d’avoir sur vous ou dans vos maisons de petites fioles d’eau bénite. Ces petites fioles vous permettront de bénir. L’eau bénite vise à être répandue et non à être conservée religieusement dans un bidon pendant des années. Puisse-t-elle servir pour imprégner vos fronts, les objets importants de votre quotidien, les lieux où vous passez ! Puissiez-vous bénir autour de vous et largement tous ceux que vous rencontrerez ! Notre monde a besoin que nous puissions répandre cette eau, signe visible de l’action de Dieu à travers nos quotidiens.

Père Antoine

Ces vacances de la Toussaint nous sont bien connues. La fête de la Toussaint est magnifique : l’occasion de se réjouir avec l’Église toute entière. Tant de figures nous marquent et nous inspirent ! Puissions-nous cultiver le désir de les suivre.

Au lendemain de la Toussaint, c’est le jour des défunts. Ce jour où nous portons tous ceux que nous connaissons qui nous ont quittés, tous ceux que nous espérons retrouver dans la gloire de Dieu.

Chers paroissiens, l’espérance dont nous sommes les témoins est le plus grand cadeau que nous puissions annoncer au monde. Toute vie est unique, toute vie est appelée à être sauvée dans le Christ. Toute vie a du prix aux yeux de Dieu. Aucun d’entre nous n’est propriétaire de sa vie. Chacun la reçoit avec son lot de joies et de tristesses. Notre vie peut devenir signe pour nos contemporains ! Un signe d’espérance lorsque nous mettons vraiment l’amour à la première place. Puisse le contact de nos défunts et des saints nous aider à témoigner de cette espérance. Que nous puissions tous être revêtus de la sainteté même de Dieu !

Père Antoine

Chers amis.

La journée de mardi restera marquée dans nos mémoires car nous avons entendu de manière forte l’horreur de ce qui s’est passé au sein de l’Église pendant tant d’années. Je crois qu’il y a deux erreurs à éviter tout de suite :

  • Vouloir passer à autre chose : penser que c’est la fin d’un processus, imaginer que cela ne se produit plus, espérer qu’un autre sujet médiatique l’emporte. Tout cela n’est pas digne de nous, c’est de la lâcheté. Nous devons regarder en face ce scandale qui nous humilie et laisse sur nos visages une trace forte.
  • Chercher à relativiser : « c’était avant »… « d’autres institutions aussi »… « Des personnes en profitent pour vider leur sac »… Peu importe ! Le cri de la douleur est injuste, la colère monte et met dans le même parti les bons et les mauvais, les prêtres et les laïcs. Car ce serait encore un autre tort de considérer que nous ne sommes pas concernés par cette situation. Nous le sommes. Car nous appartenons à un seul corps, aujourd’hui profondément blessé et se découvrant encore objet de scandale et de répulsion.

La vérité ne doit pas nous faire peur, elle est le chemin du Christ, elle est le Christ. C’est à sa lumière que nous devons quitter les ténèbres du doute et du flou, du mal et de la violence, là où l’on cherche à cacher et à dissimuler.

Aujourd’hui, pensons d’abord aux victimes. Eux dont la vie a été brisée et peut l’être encore. Ce sont eux qui paient le lourd tribut, parfois en plus de se sentir rejetés par Dieu, voire maudits. Que notre compassion soit sans faille. Attention à nos commentaires, soyons délicats. Nul ne sait ce que cette vague de fond peut soulever dans le cœur de son voisin.

Prions aussi pour les criminels qui sont cause de ce scandale. Le mal est immense. Nous espérons cependant que la miséricorde de Dieu soit plus forte encore.

Prions enfin pour nous-mêmes et tous les petits qui ont été scandalisés. Que nous puissions entrer davantage dans le mystère de l’Église, sortant de nos conceptions souvent étriquées, là où nous nous croyons les mauvais gardiens du Temple, ceux qui ont si peu de foi qu’ils croient que l’Église ne tient qu’à leur capacité personnelle de résistance. Le Seigneur nous invite toujours et sans cesse. L’Appel est toujours présent. Sur ce chemin de conversion, et souvent chemin de croix, demandons à pouvoir sortir de ce temps en étant davantage témoins de la miséricorde divine.

Père Antoine