Les éditos du Curé

« I thirst ! »

C’est la devise des Sœurs de la charité, voulue par leur fondatrice la bienheureuse Mère Teresa. Un programme de vie pour elles qui s’enracine dans le « j’ai soif » de Jésus.

Mais avant d’avouer sa soif sur la croix, le Christ avait déjà demandé à boire. En particulier aujourd’hui dans sa rencontre avec une Samaritaine.

Soif physique, oui, n’en doutons pas. La réalité de son incarnation, encore rappelée le 25 mars dernier dans la fête de l’Annonciation, ne peut nous faire court-circuiter la dimension pleinement humaine de Jésus. Et nos propres attentions aux nécessités physiques, matérielles, des uns et des autres.

Mais soif spirituelle de nos âmes, de notre amour, cela ne fait aucun doute également.

Une soif qui correspond en même temps à un désir chez lui d’étancher nos propres soifs à son contact. De venir nous abreuver d’une eau qui deviendra en nous « source jaillissante pour la vie éternelle ». J’aime beaucoup cette progression : d’abord une eau, puis une source vive. Qui sait donc ce que pourra produire plus tard ce que nous recevons dès aujourd’hui de Jésus ? Qui sait ce que la lecture d’une parole de la Bible, une confession faite, une communion reçue, un temps de prière, un petit acte de charité, pourront donner comme fruits pour nous et pour d’autres plus tard ?

On voit déjà le changement opéré dans la vie de cette Samaritaine après une simple discussion au bord d’un puits avec Jésus. Alors pour nous ? Si nous nous y risquions davantage ?..

…  Père Jean-Brice Callery

« N’ayez pas peur ! »

Cette parole de Jésus lors de sa transfiguration tombe toujours bien. Aujourd’hui encore, au milieu des catastrophes naturelles au Japon, mais aussi au milieu des conflits en Lybie ou en Côte d’Ivoire, elle vient nous rassurer opportunément.

Le Christ, avant même sa résurrection, et plus encore avant la nôtre à la fin du monde, nous dit qui il est véritablement, et que la voix du Père proclame en haut du Mont Tabor en ces termes : « Celui-ci est mon Fils bien–aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » Cette révélation, Notre Père l’avait déjà donnée lors du baptême de Jésus par Jean au Jourdain, mot pour mot.

Nous n’avons donc pas à attendre Pâques pour entrer dans cet amour en écoutant et en regardant Jésus.

Profitons en particulier de l’émouvante exposition du linceul de Turin dans notre église pour cela. La puissance d’amour et la majesté qui se dégagent du visage du linceul peuvent réellement rejoindre chacun d’entre nous tel qu’il est aujourd’hui.

Car finalement, quel que soit le moment de la vie terrestre du Christ, et quels que soient les moments de nos vies terrestres (joyeux, lumineux, douloureux, glorieux..), c’est toujours le bon moment pour regarder et pour écouter le Christ. C’est toujours le bon moment pour nous laisser aimer et pour aimer, envers et contre tout. Pour prier et pour agir !

… Père Jean-Brice Callery

Un carême ‘chrysalide’

Dans le dictionnaire on trouve cette définition de la chrysalide : « état intermédiaire par lequel passe la chenille avant de devenir papillon ». Il y a aussi un sens figuré : « sortir de sa chrysalide, de l’obscurité, prendre son essor ».

Voilà en quelques mots l’intérêt de vivre un nouveau Carême pour nous.

Si la 1ère lecture de ce jour nous montre clairement notre état de pécheurs (chapitre 2 du livre de la Genèse), et la seconde notre état de rachetés (chapitre 5 de la lettre aux Romains), c’est l’Evangile des tentations (chapitre 4 de saint Matthieu) qui nous dit comment passer d’un état à un autre.

A savoir, accepter de partir au désert avec Jésus pour qu’il nous purifie de nos avidités d’avoir, de pouvoir, de savoir.

Accepter d’avancer dans cet état intermédiaire où l’illumination du Christ ressuscité passe encore pour nous par la purification de la croix.

Accepter ces moyens que Jésus nous offre pour libérer en nous la puissance de sa grâce, de son amour : la prière, le jeûne, le partage.

Bon nouveau Carême à tous et à chacun, aidons-nous les uns les autres à sortir de nos chrysalides…

… Père Jean-Brice Callery

Un Carême à vivre !

J’espère que notre évêque ne m’en voudra pas de plagier le titre du synode diocésain ouvert il y a 6 mois, « un baptême à vivre ». Ce synode  a déjà permis à des milliers de catholiques des Yvelines de se rencontrer autour de leur baptême, et de chercher à voir ce que l’Esprit-Saint pouvait encore attendre d’eux comme conversion.

Désormais c’est à l’échelle mondiale que l’Eglise va vivre un temps privilégié de conversion aux vues bienveillantes de Dieu sur chacun et sur chaque chose, chaque événement. Ce temps s’appelle le carême (c’est un scoop !), et va s’étendre pour nous cette année du 9 mars au 23 avril.

Les voies d’accès privilégié au Cœur de Dieu et au cœur de chacun sont officiellement connues : prière, aumône (partage), jeûne.

La paroisse va nous en offrir plusieurs mises en œuvre possibles, car à plusieurs tout est plus facile !

Alors n’attendons pas tranquillement le temps de Pâques pour commencer à nous bouger. Car les fruits de Vie et d’Illumination apportés par la Résurrection du Christ auront d’autant plus de chances de s’épanouir en nous… que nous aurons pris le temps préalable du Carême pour précisément faire de la place, écarter le mal, purifier nos espaces intérieurs.

Que notre foi, notre espérance et notre charité se montrent plus priantes  et agissantes en ces jours de grâces et de combats. Pour que le monde soit de plus en plus contaminé par l’Amour chrétien 

… Père Jean-Brice Callery

« Oui »

 

Fondamentalement, Jésus est un grand « OUI ». Un oui à son Père, un oui à ses frères et sœurs que nous sommes. Chaque nouvelle journée offerte par Dieu nous invite à entrer nous aussi dans ce ‘Oui’ de Jésus. Oui à l’Amour vrai révélé par les 10 commandements et les 10 béatitudes.

Oui à cette patience infinie de Dieu pour le chemin de conversion de chaque personne, à commencer par nous-mêmes.

Les évangiles des trois dimanches à venir sont tous dans le prolongement des 10 béatitudes, ils en sont la suite directe, l’application concrète.

Il ‘suffit’ juste de le vouloir, juste d’offrir à Dieu notre bonne volonté pour que du neuf se passe réellement en nous. « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle » nous assure Ben Sirac le Sage. Alors l’Esprit-Saint, qui « voit le fond de toutes choses » nous dit saint Paul, pourra nous entraîner dans le sillage de Jésus pour lui correspondre de plus en plus.

Avançons donc ensemble dans cette renaissance d’En-haut qui nous est offerte chaque matin. Chaque journée est comme une vie toute entière en miniature où tout peut renaître. Car chaque matin, Seigneur, ton Amour se renouvelle et nous renouvelle…

 

… Père Jean-Brice Callery

« J’étais malade et vous m’avez visité… »

Cette parole que Jésus pourra nous adresser au jugement dernier, elle lui convient d’abord en propre : Jésus vient en effet nous visiter dans nos maladies. Et il y a un sacrement qui manifeste cette initiative divine : le sacrement de l’onction des malades. Par une imposition des mains sur la tête, et une onction d’huile sur le front (symbole de notre esprit) et dans les mains (symboles de notre corps), les prêtres nous apportent cette visitation de Jésus.

Nous en trouvons une trace dans l’Evangile quand Jésus envoie ses apôtres en mission : « ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient » (Mc 6,13). Et c’est la lettre de saint Jacques qui vient le préciser : « Si l’un de vous est malade, qu’il appelle les prêtres de l’Eglise : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon » (Jc 5, 14-15).

La guérison physique ou psychique n’est pas toujours apportée, mais la présence de Jésus en plein cœur de nos épreuves est assurée. Désormais la maladie ou l’épreuve de santé ne nous appartient plus en propre, elle est aussi au Seigneur.

N’ayons pas peur de proposer ce sacrement largement, et même plusieurs fois. En public ou en privé. Le prêtre n’est pas ce corbeau qu’on appellerait seulement en extrême-onction. Les onctions du Seigneur ne se réduisent pas à l’extrême, elles peuvent nous accompagner tout au long de nos vies. Que Notre-Dame de Lourdes nous ouvre davantage à la grâce de ce sacrement et à l’attention personnelle portée à tous les malades.

… Père Jean-Brice Callery

« Cherchez l’humilité… »

C’est le prophète Sophonie qui aujourd’hui nous y invite de la part du Seigneur.  Et nous donne ainsi l’occasion de (re)découvrir ce que être humble peut signifier. Certainement pas en tout cas nous déprécier, et refuser par exemple tout compliment que tel ou tel nous ferait. Si une chose est bien faite, eh bien tant mieux, alleluia ! Ce serait mépriser les dons que Dieu nous fait et dont nous pouvons nous servir que de le nier. Mais précisément, c’est bien en en référant à Dieu que l’humilité trouve sa place. Est humble celui qui est dans la vérité de sa place, qui ne part pas de lui et ne s’arrête pas à lui. Qui est ouvert, pourrait-on dire, en amont et en aval. Bref, qui laisse circuler la grâce de Dieu comme un poumon laisse passer l’oxygène ou un vaisseau le sang. Et qui sait qu’il n’est pas tout, qu’il n’est ni le point de départ ni le point d’arrivée de la vie.

Vertu tellement importante pour que la vie de Dieu circule librement en nous qu’à une personne lui demandant quelle était la vertu la plus importante le saint curé d’Ars répondait : « l’humilité ». Et la seconde ? « l’humilité » ; et la troisième ? « l’humilité ».

Condition manifestement indispensable pour entrer dans la joie des 10 (et non 8 !) béatitudes que nous offre l’Evangile aujourd’hui, reprise élargie des 10 commandements.

Conclusion ? Soyons humbles et donc ouverts pour être heureux.

… Père Jean-Brice Callery

Sequella Christi

Littéralement, ‘la suite du Christ’, suivre le Christ… Une expression traditionnelle pour décrire ce qu’est la vie chrétienne, ce que veut dire ‘être chrétien’.

Cette définition de la vie chrétienne vient directement de la façon dont Jésus a choisi d’orienter ses rencontres, et dont témoigne directement l’Evangile de ce dimanche. Jésus vit deux frères et leur dit « Venez derrière moi ». Et la réponse nous est donnée : « Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent ».

En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous recevons donc un modèle d’action là aussi : nous mettre ensemble à la suite du Christ pour trouver l’unité. Non pas donc en nous regardant mutuellement, catholiques, protestants, orthodoxes ; mais en regardant ensemble le Christ. Plus nous nous approcherons personnellement de Jésus, ‘centre de la roue’, plus nous nous approcherons les uns des autres, comme autant de rayons reliés par le centre.

Cette attitude de ‘sequella Christi’ est tellement fondamentale, que même si notre unité était parfaite ‘extérieurement’ – imaginons par exemple que le monde entier soit catholique -, elle marcherait encore pour nous dire que la vérité de l’union à Dieu, c’est un chemin permanent, toujours ouvert.

A tel point que le péché fondamental contre l’unité, et donc contre Dieu, ce pourrait bien être de ne plus bouger, de ne plus avoir le désir de suivre qui que ce soit, de rester sur place.

Puisse le Seigneur nous accorder de savoir chaque jour lâcher les filets de nos pensées, de nos actions repliées sur elles-mêmes, pour les mettre derrière la Personne de Jésus, sa pensée, son action, son Amour.

… Père Jean-Brice Callery

Trop peu…

C’est ce que Dieu nous révèle aujourd’hui de ses projets à travers le prophète Isaïe. Il ne veut pas de ‘trop peu’ pour son Messie. Il ne veut pas limiter son action, son amour. D’abord pas aux seuls Juifs. Il veut tout éclairer, et que chaque personne puisse être sauvée.

‘Trop peu’, c’est encore ce que Jean-Baptiste constate de sa connaissance du Christ, pourtant son cousin. Il avoue même par deux fois : « je ne le connaissais pas ».

Si lui, le plus grand des enfants des hommes, avoue son ignorance, que doit-il en être pour nous ?!

Oui, nous connaissons trop peu Dieu et l’étendue de son Amour.

Nous avons beau nous dire chrétiens, et l’être pour de bon au moins en partie, l’essentiel du message chrétien nous est inconnu, il nous faut humblement l’avouer.

C’est en même temps très motivant. Il y a donc plus d’amour à recevoir et à donner dans l’avenir, que ce que nous en avons déjà expérimenté !

Et ce qui marche pour Dieu marche par contrecoup pour chacun d’entre nous : l’essentiel de chacun d’entre nous n’est pas encore connu et aimé non plus ! Quelles heureuses perspectives pour cette année nouvelle que de pouvoir nous connaître et nous aimer davantage les uns les autres… Pour cela, Jésus en personne s’offre en raccourci pour nous y aider : plus nous prendrons le temps de le connaître et de l’aimer davantage, plus nous aurons les moyens de nous connaître et de nous aimer davantage les uns les autres. En route !

… Père Jean-Brice Callery

Passer en faisant le bien…

Peut-être une façon de nous souhaiter une bonne année 2011 : nous souhaiter de « passer en faisant le bien » partout où nous irons au cours de ces 12 prochains mois.

C’est ainsi que saint Pierre dans la seconde lecture de ce dimanche décrivait la vie de Jésus : « Là où il passait, il faisait le bien ».

Je me souviens d’un prêtre, ancien recteur du sanctuaire d’Ars, le Père Georges Druguet, qui en guise d’au revoir disait à ses interlocuteurs : « Fais le bien, et ne fais que ça ».

Déjà dans la synagogue de Nazareth, au début de sa vie publique, Jésus avait repris à son compte cette prophétie d’Isaïe : « Il m’a envoyé annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur ».

Ce sont bien les vœux de Dieu pour cette nouvelle année civile : que nous puissions recevoir ses bienfaits, son ‘Bien fait’, et nous faire du bien les uns aux autres, en Lui, encore et encore.

Ne nous lassons pas de faire le bien, souhaitons-nous une année de ‘bien fait’.

… Père Jean-Brice Callery