Les éditos du Curé

Un Sauveur nous est né !

L’Enfant-Jésus est bientôt déposé dans la crèche ! Ce geste de la déposition se fait naturellement au milieu du cri des enfants et dans une joie parfois surexcitée ! C’est Noël ! Noël ! Cri de joie qui se suffit à lui-même pour évoquer une joie profonde et comblante. Dieu est venu jusqu’à nous. Dieu nous aime. Dieu ne méprise pas l’homme. Notre monde vaut le coup, notre vie vaut la peine d’être vécue puisque Dieu lui-même tient à la partager. Notre monde, nos histoires personnelles, notre quotidien est aimé de Dieu. Il vient les sauver.

Paradoxalement, ce jour de Noël est aussi un jour redouté par tous ceux qui sont dans le deuil de leurs proches qu’ils auraient tant aimé voir avec eux. Dieu ne méconnaît pas ces souffrances-là. Elles sont déjà présentes dans l’Incarnation. Quelques jours après Noël, c’est le massacre des Saints Innocents. L’enfant-Dieu est emmailloté, comme il sera lié le Jeudi Saint ; il est dans une mangeoire comme déjà donné en nourriture.

La Croix est déjà présente dans la crèche. Nous ne fêtons pas un joli conte de Noël, nous fêtons un événement profondément humain qui contient l’immense joie (et non pas la nostalgie d’une époque ou le romantisme d’un tableau) de la Vie qui se manifeste en notre chair, et la douleur et la tristesse de la souffrance qui est déjà présente dans ce tableau hautement mélangé qu’est celui de la crèche : obscurité, pauvreté et rejet sont déjà présents.

Cependant, aujourd’hui, en ces jours saints, c’est la joie du triomphe de la vie et de l’immense Promesse qui se réalise que nous fêtons. Dieu l’avait annoncé, Dieu l’avait promis et cela a eu lieu. L’Emmanuel a pris place dans notre histoire, il est là. Venons le reconnaître comme étant notre Sauveur, lui seul peut venir nous libérer et nous donner l’Espérance, la Paix et la Joie !

Joyeux Noël à tous ! Portons la Paix de cet enfant-Dieu autour de nous !

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

[suite des explications du Père Antoine sur la messe]

La question de la participation des fidèles soulève bien des questions. Parfois, l’extrême a même été jusqu’à dire que le fait de ne pas communier invalidait la participation active à la messe. Quelle tristesse ! Il est vrai que la communion est un peu la cerise sur le gâteau, elle réalise le toucher de Dieu, mais elle s’appuie d’abord sur l’unique sentiment qui nous porte et sur l’adhésion des fidèles. Elle n’en est pas détachable. Je communie d’abord à l’offertoire, lorsque je viens offrir mon cœur et mes prières (qui ont été préalablement élargis par la prière universelle.) C’est aussi le sens de la procession des offrandes qui porte notre cœur et non simplement une offrande extérieure à nous-mêmes : nous sommes ces hosties qui sont déposées sur l’autel. La communion n’est en rien nécessaire. L’Église ne la demande qu’une fois par an ! Parfois, il est bon de se priver de la communion parce qu’elle est trop habituelle, trop systématique. Parfois, au contraire, on se sent indigne et, par orgueil, on tient à se sentir comme éloigné de Dieu ; comme si notre péché nous maintenait loin de Dieu. Attention à ne pas mettre des bornes à la Miséricorde divine… Une fois le pardon donné dans la confession, il ne semble pas qu’il puisse y avoir de bonnes raisons de se priver régulièrement de la communion.

Derrière cette question de la participation, il y a surtout la difficulté à partager ce grand mystère de la messe. Combien de fois nous voyons des jeunes (ou des moins jeunes !) nous dire que la messe est toujours la même chose ? Qu’elle n’a pas d’intérêt… On peut combler ce manque par des gestes, des actions, des chants (et sûrement qu’il faut aussi de cela) mais on butera toujours sur la prière eucharistique, répétitive et non transformable, on butera toujours sur la place centrale du prêtre, homme. La seule manière d’entrer dans la messe et de participer activement est d’accepter de vivre la messe comme un mystère, ce qui me met en communion directe avec le sacré et le transcendant, ce qui est œuvre de Dieu. Il n’y a rien de si grand que l’Eucharistie, disait le curé d’Ars.

Parfois, et c’est aussi un risque, nous comprenons tellement que la messe est un mystère que le rite lui-même nous semble divin ! Si les paroles de la consécration sont nécessaires pour que la messe soit valide et la transsubstantiation réelle, ne perdons pas de vue que le rite est fait pour l’homme − et d’ailleurs par l’homme ! Il n’est qu’un moyen (certes magnifique et profondément respectable !) pour vivre du mystère de Dieu.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

En lisant l’évangile de ce deuxième dimanche de l’Avent, nous mesurons la différence entre le baptême que propose Jean le Baptiste – un baptême en vue de la conversion – et le baptême que nous propose le Christ Jésus. Nous qui sommes baptisés dans la mort et la Résurrection du Christ, nous savons que notre baptême est un don ineffable, don de grâce qui nous incorpore au Christ, nous purifie de tous nos péchés et fait de nous une création nouvelle dans le Christ. Comme le dit le Catéchisme de l’Église catholique :

« Incorporés à l’Église par le baptême, les fidèles ont reçu le caractère sacramentel qui les consacre pour le culte religieux chrétien (cf. Lumen Gentium 11). Le sceau baptismal rend capable et engage les chrétiens à servir Dieu dans une participation vivante à la sainte Liturgie de l’Église et à exercer leur sacerdoce baptismal par le témoignage d’une vie sainte et d’une charité efficace (cf. Lumen Gentium 10). (Catéchisme n°1273). »

Notre baptême n’a pas simplement un effet en lui-même (la rémission des péchés), il nous engage à servir Dieu dans la liturgie et à témoigner de cet amour de Dieu pour nous.

La participation active ou vivante à la Sainte Liturgie a parfois été mal comprise. Elle est notée dans le Concile Vatican II comme manifestation de notre baptême. Cependant, elle a été interprétée comme signifiant : « les fidèles doivent faire quelque chose pendant la messe » ! Il faut certes communier, mais aussi lire et puis… trouver d’autres rôles… Et finalement, on aurait l’impression que le ministère du prêtre est presque un empêchement à la participation active des fidèles ! Ce fut une époque ! Aujourd’hui, à la suite de nos papes, nous sentons bien que la participation active dont parle le Concile est une adhésion ferme et entière à la Liturgie, bien plus qu’un « faire ». Cette adhésion se manifeste notamment par les répons des fidèles. Combien de « Amen » ou de « et avec votre esprit » disons-nous par automatisme ! Or, c’est justement dans ces dialogues que le sacerdoce baptismal se déploie dans une participation active car il manifeste notre sentiment et notre volonté commune de nous unir au Sacrifice du Christ.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

La nouvelle année liturgique se lance déjà dans cette semaine portée par la neuvaine à l’Immaculée Conception. Nos crèches se déploient, nos calendriers s’ouvrent ; voilà que nous préparons la route au Seigneur.

Il s’agit encore de trouver le rythme de notre attente et de notre préparation intérieure. Le rythme fou des soldes et de la course aux cadeaux, le stress (ou la joie !) des rencontres familiales nous feraient presque oublier l’immense cadeau qu’est Noël. Un cadeau pour chacun d’entre nous avant d’être le moment où il faut faire des cadeaux ! Ce cadeau c’est la révélation de la vraie nature de l’homme, fait pour être en Dieu. Ce cadeau, c’est celui du Salut donné en Jésus.

Notre préparation intérieure doit être la manifestation de cette attente joyeuse. Le défi est d’être capable de reconnaître Dieu dans cet enfant offert dans la crèche. Quelle simplicité du cœur nous est demandée pour voir Dieu comme un enfant. Dieu dépendant des autres, emmailloté dans sa mangeoire. Dieu livré à nous, à nos mains maladroites et parfois désordonnées, à nos cœurs partagés. Dieu nous donne sa vie, il se donne à nous sans restriction. Notre préparation est prise de conscience de ce don magnifique !

Belle entrée en Avent !

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

Nous fêtons aujourd’hui le Christ Roi, solennité marquant la fin de l’année liturgique. Par cette fête, nous rappelons que le règne du Christ s’étend jusqu’ici-bas dans chacune de nos vies. Instituée par le pape Pie XI, cette fête a été pensée comme une arme spirituelle contre les forces de destruction à l’œuvre dans le monde. À l’époque, en 1925, le pape identifiait deux forces ténébreuses à l’œuvre dans le monde : le matérialisme et l’athéisme.

Il est clair qu’aujourd’hui nous ne manquons pas d’occasions de prière pour notre temps afin de lutter contre ce mauvais esprit qui s’infiltre dans nos vies.

Le 12 novembre dernier, le pape François disait dans son homélie à la maison Sainte-Marthe que le diable existe et que, par jalousie envers Dieu qui s’est fait homme, il sème la haine dans le monde.

La haine dans le monde, l’envie dans notre cœur, le centrement sur nous-mêmes, la défiance vis-à-vis des autres et de l’Église en particulier sont autant de troubles qui blessent notre amour de Dieu et autant de symptômes de cette lèpre qu’est le péché, qui se répand dans nos cœurs et dans ceux de nos frères.

Avec le Christ Roi, nous nous rappelons que chacun de nos cœurs est comme une ligne de front face au royaume du mal. Dieu combat avec nous et nous nous sentons appelés à lui être fidèles. Chantons le Christ Roi, lui est vainqueur et nous invite à entrer dans son Royaume. Confiance ! Les yeux fixés sur Jésus, entrons dans le combat de Dieu.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

Le samedi 23 novembre, à la messe de 18h30, plusieurs personnes de notre communauté recevront le sacrement des malades. Ce sacrement est bien souvent méconnu car il apparaît parfois comme le signe ultime du péril qui s’approche. Souvent, on préfère d’ailleurs recevoir ce sacrement de manière isolée, comme en cachette, car notre pudeur face à la souffrance et la maladie nous empêche de faire appel à nos frères.

Je profite de l’occasion de samedi prochain pour redire combien, dans le combat contre la souffrance, la communauté est d’une aide précieuse. Par nature, la souffrance isole. Elle met à part. Une personne malade peut parfois avoir l’impression de gêner ou d’importuner en évoquant sa maladie, comme si elle en était honteuse.

Lorsque l’on ose parler de sa maladie et demander que l’on prie pour nous, à travers ce beau sacrement vécu en communauté, c’est tout le Corps du Christ qu’est l’Église qui s’unifie dans la prière et qui porte ces malades. Quel soutien fraternel, quel amour charitable se dégage alors de ces cérémonies ! Nos prières forment plus qu’une simple consolation « pieusarde ». Elles manifestent notre unité. Lorsqu’un membre du corps souffre, c’est tout le corps qui souffre.

Osons parler et témoigner de ce que l’on vit en évitant que notre pudeur (souvent héritée de notre sociologie !) nous empêche de nous laisser porter par nos frères.

Prions bien les uns avec les autres pour nos malades.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Nous connaissons bien cette prière de saint François d’Assise. Qu’elle puisse illuminer notre semaine pour nous rappeler que la paix n’est pas d’abord l’absence de guerre ou de trouble mais bien la venue du règne du Christ en nos cœurs. Prier pour la paix, c’est d’abord demander notre propre conversion pour que nous puissions agir comme des témoins de cette paix.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

Les vacances de la Toussaint viennent à point. La course de la rentrée s’arrête un peu lorsque commencent ces vacances (pour ceux qui en ont !) et qui nous permettent de contempler le chemin parcouru en quelques semaines. C’est souvent l’occasion de remarquer qu’elles sont loin, les résolutions de début d’année !

Pendant ce temps particulier, la fête de la Toussaint nous invite à apprivoiser la compagnie des saints en découvrant ce mystère si particulier de la communion des saints. Vivants et morts, hommes et femmes à venir, tous unis dans le même Corps du Christ, dans la même communion à l’Unique Pasteur.

Arrêtons-nous un instant sur les saints. Ceux que nous aimons, ceux que nous admirons. Nous connaissons leur vie, nous connaissons leur talent. Est-ce que nous pensons à leur demander leurs dons ? Un des grands fruits de la communion des saints est que les talents des uns servent les besoins des autres ! Que sainte Thérèse de Lisieux me donne son enthousiasme, que saint François d’Assise m’apprenne son émerveillement, que mon saint patron me communique son don !

La communion des saints s’exprime aussi dans la prière que nous avons pour nos défunts. Ils ne peuvent prier pour eux-mêmes, eux qui apprennent la charité, y compris dans la prière, à l’école de l’Amour. Nous prions pour eux et ils peuvent prier et intercéder pour nous. Cette communion n’est pas une pieuse nostalgie, comme une manière de vouloir continuer ce qui ne peut plus se faire, elle est actualisation concrète de cet échange au sein de la communion des saints. Le soin que j’apporte ainsi à la tombe d’un de mes défunts est la manifestation de mon amour pour lui, mais plus encore, l’expression physique de ma prière invisible pour lui, pour qu’il se laisse purifier et qu’il entre dans la grande communion, celle du Corps du Christ, celle des Saints.

Sainte fête de la Toussaint, que la compagnie des saints nous inspire et nous guide !

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

Vous vous rappelez sûrement les élections de fin d’année dernière, lorsque vous avez élu de nouveaux membres au conseil pastoral. Qu’est-ce que c’est que cette institution ? Il s’agit d’un conseil de 10 membres, la moitié élue par vos soins, les autres nommés par le curé, pour l’assister dans le gouvernement de la paroisse. Vous ne manquerez pas d’aller voir le trombinoscope sur notre site internet ou celui qui ne tardera pas à s’afficher au fond de l’église.

Ce n’est donc pas une assemblée ou un syndicat mais bien un conseil qui permet au prêtre d’être épaulé dans la conduite de la paroisse. Le conseil pastoral a trois missions principales :

Être une caisse de résonnance : recueillir les informations, les requêtes de l’assemblée paroissiale, mais aussi les actions de grâce, les encouragements pour telle ou telle activité, pour signaler un point peu présent dans la paroisse. Pour cela, nous comptons sur vous pour contacter le conseil pastoral par mail ou en laissant une enveloppe (même anonyme) à l’intention du conseil pastoral dans la boîte aux lettres du presbytère.

Conseiller le curé : proposer, discerner, choisir et conduire certains projets ou des enquêtes pour aider concrètement le curé. Aider à mettre en œuvre un projet pastoral.

Diffuser l’information : pour que la décision prise puisse être expliquée et en faire comprendre les raisons. La transmettre à l’assemblée pour que chacun en soit informé.

Le conseil pastoral possède un visage élargi lorsqu’il s’étend à la réunion des responsables de services paroissiaux, assemblée ni élue ni nommée, qui permet d’effectuer des remontées concrètes de terrain pour donner un diagnostic de l’état de notre paroisse avec ses forces et ses faiblesses.

Je rends grâce pour toutes ces personnes qui m’entourent et se font vos relais : usez et abusez-en !

 

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

L’évangile de ce dimanche lie deux thèmes étonnants : la foi et l’obéissance. La foi n’est-elle pas le lieu de l’interrogation subjective ? Est-ce que je crois ? Est-ce que je ressens quelque chose lorsque je prie ? Comment Jésus peut-il évaluer une foi à partir de notre capacité à obéir ou à se faire obéir ?

Rappelons-nous Jaïre, une des rares personnes devant qui Jésus s’exclame : « je n’ai jamais vu une telle foi en Israël ! » Ce qui avait motivé ce cri extraordinaire de Jésus, c’est le fait que Jaïre sache que Jésus commandait à la vie. Il suffit qu’il dise que sa fille vivrait pour qu’elle soit sauvée. Il en est ainsi dans l’évangile de ce jour : la montagne nous obéira si nous avons la foi.

L’obéissance est signe de la foi qui écoute. La foi naît de l’écoute dit saint Paul (Rm 10, 17). Elle est intégration de la Parole de Dieu, la seule Parole qui puisse donner la vie. La foi est donc cette action d’accueillir la Parole pour qu’elle porte du fruit.

C’est amusant de constater que dans le sacrement de mariage, la foi en l’autre repose sur l’écoute de son « oui ». Foi et obéissance vont bien de pair. Parle, Seigneur, ton serviteur écoute !

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN
curé